police, USA, 2000*1000 2:31
  • Copié
Chloé Triomphe édité par Guilhem Dedoyard , modifié à
Le terme de violences policières, couramment utilisé par les médias et les manifestants fait débat. Certains réfutent complètement son utilisation pour parler de la France, à l'image du président des Républicains Christian Jacob, dimanche sur Europe 1. La question revient à déterminer si l'usage de la force par les policiers est légitime et proportionné.
DÉCRYPTAGE

Peut-on parler de "violences policières" ? Alors que des manifestations contre le racisme ont lieu en France ces derniers jours, certains réfutent ce terme. Invité d'Europe 1, dimanche, Christian Jacob, président du parti Les Républicains a qualifié ces violences de "mensonge" : "Les violences policières, ça n'existe pas". Une réponse politique, dans laquelle le choix du vocabulaire est primordial.

L'usage de la force est-il légitime et proportionné ?

Christian Jacob n'est pas le seul à réfuter ce terme : le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner ou l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), chargée des enquêtes sur des faits imputés aux policiers, également. Selon eux, la police ne crée pas de la violence par nature et elle est habilitée à en faire usage, dans un certain cadre, avec certaines règles. 

Le vrai problème est là : dans les cas présumés de violences policières, l'usage de la force est il légitime ou non ? proportionné ou non ? C'est quand il y a un doute que l'IGPN est saisie et qu'il y a une enquête judiciaire.

Les chiffres de 2019 pas encore connus, 612 enquêtes en cours en 2018

Le dispositif existe. On ne connaît pas encore les chiffres de l'an dernier, mais on sait qu'ils seront élevés avec les épisodes des gilets jaunes. Dans une tribune publiée dans le JDD, le député LREM d'Ille-et-Vilaine Florian Bachelier et l'avocat Eric Dupont-Moretti demandent de rendre public "d'urgence les sanctions aux manquements".

En 2018, on comptait 612 enquêtes judiciaires sur des violences reprochées à des policiers. Quand les charges sont suffisantes cela se termine devant le tribunal. Ce sera le cas par exemple le 26 juin prochain au tribunal de Bayonne. Un policier y sera jugé pour violences volontaires : un tir de flashball dans le visage d'une étudiante de 19 ans lors d'une manifestation à Biarritz en décembre 2018.