VIDÉO - Manifestation de "teufeurs" à Rennes pour défendre les "free parties"

Quelque 800 personnes, selon les forces de l'ordre, se sont rassemblées à Rennes pour défendre les "free parties".
Quelque 800 personnes, selon les forces de l'ordre, se sont rassemblées à Rennes pour défendre les "free parties". © Capture Twitter
  • Copié
avec AFP , modifié à
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Rennes pour défendre les "free parties", ces fêtes organisées malgré la crise sanitaire. Certains ont dansé au son de la musique techno, quand d'autres brandissaient des pancartes "Le hardcore, c'est bon pour le corps". La police a dénombré 800 personnes, parmi lesquelles des manifestants contre la loi de sécurité globale.

"Touche pas à ma teuf !" : plusieurs centaines de "teufeurs" ont manifesté samedi à Rennes pour défendre les "free parties" contre la "répression" lancée après la rave de Lieuron, en Ille-et-Vilaine, qui a réuni 2.400 personnes au Nouvel An. "On est là pour montrer qu'on ne se laissera pas faire... mais pacifiquement!", a expliqué Florian, cuisinier de 24 ans, qui a participé à la fête de Lieuron. Comme lui, plusieurs centaines de jeunes teufeurs se sont rassemblés samedi après-midi dans le centre-ville de Rennes, dans une ambiance bon enfant. La police a dénombré 800 personnes, parmi lesquelles des manifestants contre la loi de sécurité globale.

"On ne doit pas encourir 10 ans de prison juste pour avoir fait danser"

Certains ont dansé au son de la musique techno, quand d'autres brandissaient des pancartes "Le hardcore, c'est bon pour le corps", "Qui sème la répression, récolte la RAVEolution" ou "Ouvrez les théâtres, pas nos arcades sourcilières". "Ça fait 30 ans que les free parties existent et 30 ans qu'elles sont réprimées", a regretté Florian, qui dit avoir été verbalisé trois fois pendant la fête du Nouvel An. "On ne doit pas encourir 10 ans de prison juste pour avoir fait danser", a renchéri Kahoura, intérimaire de 18 ans, porteuse d'une pancarte "Touche pas à ma teuf ! Tous organisateurs".

"Si quelqu'un doit prendre, c'est nous tous parce qu'on était tous là, on est tous responsables", a-t-elle expliqué. "On n'a rien fait de mal, on voulait juste fêter la Nouvelle Année. Elle a été tellement dure, on avait besoin de s'évader", a-t-elle ajouté. "On ne voulait de mal à personne : c'était juste une super grande boom", a approuvé Mélanie, étudiante en immobilier de 20 ans, qui tenait une pancarte "Peace and Love". "On est comme tout le monde, on n'est pas des mauvaises personnes. On a juste pas le même style."

Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre

Vers 16h, après trois heures de rassemblement, quelques personnes ont tenté d'installer un "sound system" (système de sonorisation transportable), passé entre les mailles d'un imposant dispositif policier. Les forces de l'ordre sont alors intervenues pour confisquer le matériel, dont l'utilisation avait été interdite par le préfet. L'intervention a provoqué des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre pendant près de deux heures. Les manifestants ont jeté divers projectiles sur les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des grenades lacrymogènes et un canon à eau, alors que de nombreux passants faisaient leurs achats en ce premier samedi de soldes.

Au moins une vitrine a été brisée, a constaté l'AFP. La police a fait état sur Twitter de "nombreuses interpellations", de la saisie du "sound system" et d'un rétablissement de l'ordre "avec professionnalisme et sang froid". "La police a chargé sans la moindre sommation les manifestant.es qui attendaient pacifiquement le discours des organisateur.ices", ont au contraire estimé les organisateurs de la manifestation dans un communiqué, en faisant état de "plusieurs personnes" blessées.

"Le mépris de la préfecture pour la jeunesse et la culture ne fera que renforcer notre détermination", ont-ils ajouté, en exigeant "l'arrêt des poursuites disproportionnées" contre les organisateurs de la Rave party.
Neuf personnes sont mises en examen et placées sous contrôle judiciaire dans cette affaire. Un jeune homme de 22 ans, incarcéré pendant 18 jours, a été libéré vendredi. A Bordeaux, au moins une centaine de personnes se sont réunies place de la Victoire devant une banderole "Justice sera fête".