Sainte-Soline : les violences des gendarmes sur plusieurs manifestants classées sans suite par le parquet
Le parquet de Rennes a annoncé jeudi avoir classé sans suite les violences commises par les gendarmes sur quatre personnes blessées lors d'une manifestation à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le 25 mars 2023. En revanche, les investigations se poursuivent concernant d’éventuels tirs considérés comme non conformes.
L’intervention des gendarmes à Sainte-Soline le 25 mars 2023 a-t-elle été réglementaire ? Ce jour-là, une manifestation anti-bassine a viré à l’affrontement entre black blocs et forces de l’ordre, victimes de jets de pierre en nombre. Jusqu’à 7 tonnes de pierres avaient été récupérées par les services de la ville. Les gendarmes, eux, ont répliqué à coups de grenades et de tirs de LBD. Sur place, des dizaines de manifestants furent blessés.
Deux ans plus tard, le parquet de Rennes vient ce jeudi de rendre une décision. Il a classé sans suite les plaintes de plusieurs manifestants, dont quatre d’entre eux accusent les gendarmes de violences.
Plus de 2.000 vidéos analysées
L’IGGN, l’inspection générale de la Gendarmerie nationale, a analysé plus de 2.000 vidéos, 5.300 images ainsi que des expertises audio et vidéo. En revanche, elle n’a pas pu identifier les auteurs des tirs qui ont blessé certains participants à la manifestation anti-bassine.
Les forces de l’ordre étaient aussi accusées de non-assistance à personne en danger. Selon les manifestants, elles auraient entravé volontairement l’action des secours. Mais là encore, rien ne permet de l’établir. Au contraire, les plaignants ont été correctement pris en charge par les équipes médicales, note le parquet.
Les investigations se poursuivent
Toutes ces plaintes sont donc classées sans suite. Cependant, les investigations se poursuivent concernant d’éventuels tirs considérés comme non conformes. À savoir des tirs tendus alors que les grenades doivent être lancées en cloche.
Mais encore faudrait-il que les gendarmes n’entrent pas dans le cadre de la légitime défense. Cela, le parquet ne peut pas l’établir. Raison pour laquelle l’enquête continue sur ce volet et se retrouve désormais entre les mains de juges d’instruction.