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Mélina Facchin (sur place), édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
Après un été 2022 marqué par des feux ravageurs, les pompiers demandent de l'aide au gouvernement pour revaloriser leur travail. Le métier de pompier volontaire n'attire plus et des plus d'un millier de casernes ont fermé, une perte importante pour les soldats du feu, qui manquent aujourd'hui de moyens.

L’été 2022, marqué par une sécheresse historique, aura été dévastateur sur le front des incendies. Plus de 60.000 hectares de végétations sont partis en fumée en quelques semaines. Au 128e congrès national des sapeurs-pompiers de France, les soldats du feu font le bilan et adressent des réclamations au gouvernement. Le congrès se tient jusqu’à samedi soir à Nancy en Meurthe-et-Moselle. Plus de 300 exposants et des soldats du feu venus de la France entière y participent.

Cette année, leurs retrouvailles sont forcément marquées par l’été destructeur que nous venons de vivre. Dans les allées du congrès, les incendies hors normes de cet été sont encore dans tous les esprits. "Un spectacle d’enfer", se rappelle David Brunner, président des pompiers de Gironde, qui a lutté durant deux mois et demi avec ses hommes contre les flammes. "On a pu encore répondre présents avec des personnels qui, aujourd’hui, sont à la fois fatigués, épuisés et fiers de ce qu’ils ont fait. Mais cela a été une saison rude", soupire-t-il.

On a "détricoté" les pompiers comme on a "détricoté" l'hôpital français

Alors que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin doit se rendre sur place samedi matin, les pompiers ont plusieurs réclamations à lui faire. Cet été historique a notamment révélé un manque d’effectifs sur le terrain. "On a perdu 30.000 sapeurs-pompiers volontaires en une vingtaine d’années et plus de 1.300 casernes", rappelle Eric Flores, vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. "On a détricoté l’organisation nationale des sapeurs-pompiers un peu comme on a détricoté l’organisation hospitalière française", explique-t-il. D’où la nécessité de recruter pour "regagner ce maillage territorial".

Eric Flores souhaite également que le travail des sapeurs-pompiers volontaires soit davantage mis en valeur : "Le taux d’indemnité des sapeurs-pompiers volontaires varie entre 7,50 euros et 10,50 euros de l’heure. J’ai trois enfants et lorsque je prends une baby-sitter, je la paie plus que 10 euros de l’heure", ironise-t-il.

"Ce que nous attendons aussi du gouvernement, c’est de l’aide aux employeurs qui recrutent des pompiers volontaires avec de la défiscalisation", ajoute le vice-président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. "Il faut faire comprendre aux employeurs que c’est un atout d’embaucher un pompier volontaire et non une contrainte", conclut-il. Il manque aujourd’hui 9.000 volontaires en France, d’autant plus essentiels qu’avec le dérèglement climatique, l’été dévastateur qui vient de s’achever ne sera sans doute pas le dernier.