Europe 1 vous dévoile en exclusivité la facture des dix jours les plus intenses des incendies en Gironde. 2:19
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Margaux Fodéré , modifié à
Après deux semaines d’incendies en Gironde, les feux sont enfin fixés sur le site de la Teste et de Landiras. Des centaines de sapeurs-pompiers et des dizaines de véhicules ont été mobilisés contre les incendies qui sont intervenus. Europe 1 a décidé d’estimer le coût de la lutte contre les feux. En seulement 10 jours, la facture s’élève à 6,6 millions d’euros au moins.

Après deux semaines d’incendies en Gironde, les feux sont enfin fixés sur les sites de la Teste-de-Buch et de Landiras. Les dégâts sont d’une ampleur historique : plus de 20.000 hectares de forêt ont été détruits et plus de 35.000 personnes évacuées pendant les opérations. Des centaines de sapeurs-pompiers ont été mobilisés, des dizaines véhicules de lutte contre les incendies sont intervenus. Face à ces incendies qualifiés de "gigantesque", Europe 1 a décidé de calculer le coût de la lutte contre les feux entre le 14 juillet le 23 juillet, soit au plus fort des incendies. Et la facture est salée : l’intervention a coûté 6,6 millions d’euros en 10 jours, soit 602.000 euros par jour d’intervention, en ne prenant en compte que les moyens directement engagés sur les feux.

2,3 millions d’euros pour les Canadairs et les Dash

Pour la partie aérienne, en moyenne cinq Canadairs et deux Dash ont été mobilisés quotidiennement. L’intervention de ces appareils a coûté 229.096 euros à minima chaque jour, et 2,3 millions d’euros en dix jours. Ces coûts comprennent notamment le carburant, le salaire du pilote et celui du co-pilote s’il y en a un.

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© Juliette Bonnin / Europe 1

1.450 pompiers ont combattu contre ces feux

Ensuite, il y a le coût du personnel engagé au sol. Chaque jour, 1.450 sapeurs-pompiers en moyenne ont travaillé directement sur les feux. Parmi eux, il y a des pompiers locaux, d’autres venus en colonnes de renfort depuis d’autres départements, mais aussi des sapeurs-pompiers volontaires, professionnels ou encore militaires.

Ces subtilités compliquent le calcul de ces coûts. Mais en se basant sur le grade de sous-officier, le grade le plus répandu en France, la mobilisation humaine a coûté 306.580 euros chaque jour, soit 3,1 millions d’euros à minima sur dix jours.

Incendies 4

© Juliette Bonnin / Europe 1

66.500 euros de carburant par jour

Enfin, pour les moyens terrestres, la seule donnée qu’Europe 1 a pu chiffrer est le coût du carburant pour les véhicules mobilisés sur les feux, essentiellement des camions citernes de feux de forêt, ou "CFF". Chaque jour, les 300 véhicules en service sur place ont consommé en moyenne 35.000 litres de carburant, soit une dépense quotidienne de 66.500 euros pour alimenter les véhicules.

En y ajoutant la destruction de 2 véhicules "CCF" depuis le début des opérations, des engins qui devront être remplacés, les moyens terrestres ont coûté 1,3 million d’euros au minimum en 10 jours.

Ces dépenses sont exceptionnelles pour le département de la Gironde. À titre de comparaison, en 2015, un feu de forêt à Pessac et Saint-Jean-d’Illac avait détruit près de 560 hectares, contre plus de 20.000 cette année. Les coûts de l’intervention avaient alors été estimés à deux millions d’euros au total. Les feux à la Teste-de-Buche et à Landiras ont donc coûté trois fois plus chers, au minimum.

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© Juliette Bonnin / Europe 1

D’autres coûts non quantifiables

En effet, les calculs d’Europe 1 sont basés sur les seules données accessibles pour le moment. À tous ces coûts "opérationnels" s’ajoutent l’évaluation du travail des volontaires en deuxième ou troisième ligne, mais aussi les dons des mairies ou des riverains. Des efforts non quantifiables aujourd’hui, mais qui pourraient représenter plusieurs centaines de milliers d’euros supplémentaires.

Par ailleurs, il y a le coût du retardant que larguent les avions pour freiner le développement des feux. À ce stade, le nombre de largages n’a pas été arrêté. Et il faudrait également ajouter les coûts du logement ou de la nourriture des sapeurs-pompiers envoyés sur place.

Si à l’avenir de nouvelles données devaient tomber, il faudrait rajouter au moins plusieurs millions d’euros à ces 6,6 millions d’euros.