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Virginie Riva, édité par Rémi Duchemin
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi le versement d’une prime pour les soignants qui renoncent à leurs vacances de la Toussaint, afin d’affronter la deuxième vague de l’épidémie de coronavirus. Une décision surprise mais qui ne suffira pas à calmer la grogne des personnels hospitaliers.

Alors que la deuxième vague de l’épidémie de coronavirus frappe la France, les soignants sont fatigués. Ils l’ont exprimé jeudi en manifestant à l’appel des collectifs et syndicats hospitaliers. L’exécutif sait qu’il a besoin d’eux, aussi le Premier ministre Jean Castex a annoncé deux mesures en leur faveur jeudi. Une anticipation de leur augmentation déjà négociée, d’abord. Et une indemnité pour tout jour de congés non posé à partir des vacances de la Toussaint.

Cette dernière annonce n’était pas forcément attendue. Dans le détail, les soignants qui renoncent à leurs vacances de la Toussaint toucheront une prime brute de 110 à 200 euros par jour, financée par les 100 millions d’euros qui seront bientôt versés en urgence aux Agences régionales de santé.

"On ne demande pas à travailler encore plus, on demande à avoir plus de personnels"

Mais cette mesure a laissé de marbre les premiers concernés. "On va inciter les soignants à travailler encore plus, sachant qu’ils sont déjà fatigués", pointe ainsi Nicolas Kazolias, aide-soignant aux urgences de l'hôpital Tenon à Paris. "J’ai peur du risque d’erreur possible/ Parce que malheureusement, ça arrive, on est des êtres humains. Nous, ce n’est pas ce qu’on demande. On ne demande pas à travailler encore plus, on demande à avoir plus de personnels."

Le Premier ministre a également annoncé l’anticipation de l'une des mesures phares du Ségur de la santé, à savoir l’augmentation des salaires de 183 euros net pour tout le personnel soignant hors médecin, donc les infirmiers, les aides-soignantes notamment. Cet argent devait initialement être versé en deux fois, en septembre dernier et en mars, mais le second versement est finalement anticipé à la fin de l’année. Un versement certes bienvenu mais qui est loin, là encore, de contenter les soignants.