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Nathalie Chevance, édité par Pauline Rouquette
Dans les exploitations agricoles, les agriculteurs attendent toujours l'arrivée des travailleurs détachés. Inquiets, des exploitants sont venus manifester leur mécontentement devant plusieurs préfectures de Provence-Alpes-Côte d'Azur, mercredi. Ils craignent la perte de leurs récoltes et s'inquiètent de la mesure visant à placer les travailleurs étrangers en quatorzaine à leur arrivée sur l'exploitation. 
REPORTAGE

La période de la récolte des fruits a débuté et les agriculteurs attendent toujours du renfort. Le feu vert a été donné, mais les travailleurs saisonniers qui viennent de l’espace Schengen ne sont toujours pas arrivés. Les exploitants sont donc inquiets. Venus en tracteur avec des cageots de cerises qui risquent de pourrir sur les arbres faute de main d'oeuvre, ils ont manifesté leur mécontentement mercredi devant plusieurs préfectures de Provence-Alpes-Côte d'Azur, notamment à Aix-en-Provence.

"Qui paie les quatorzaines ?" 

Si le ministre de l'Agriculture a affirmé l'arrivée prochaine de travailleurs détachés, c'est surtout l’annonce de les placer en quatorzaine sur les exploitations qui pose problème. "Qui paie les quatorzaines pendant le confinement des salariés ?", demande Jean-Pierre Grossot, exploitant. "Il faut les nourrir, les loger... En plus, il fallait s'y prendre un mois à l'avance", poursuit-il. "Aujourd'hui les cultures sont en place, il va falloir récolter. On en a besoin urgemment et on aimerait que les paroles se traduisent en acte."

"Sécuriser la production agricole"

Les agriculteurs sont venus manifester avec leurs cageots de cerises, mais ce sont bientôt les abricots et les melons qui seront concernés par ce besoin urgent de bras supplémentaires. Impossible pour les exploitants de se passer de tous ces travailleurs européens venant d'Espagne, du Portugal, de Roumanie... D'autant que les quelques saisonniers français qui ont prêté main forte pendant le confinement risquent de ne pas donner suite. C'est ce que craint Thomas Chaullier, président des jeunes agriculteurs des Bouches-du-Rhône.

"La problématique c'est que les gens qui ne connaissent pas le métier, il faut les former", exprime-t-il. "Et ce sont des gens dont on ne sait pas s'ils resteront dans l’activité récolte. Ils peuvent travailler dans des restaurants. Or, si demain les restaurant rouvrent, ils peuvent quitter l’exploitation agricole", poursuit-il. "On veut des travailleurs détachés qui puissent venir travailler et sécuriser la production agricole."

Pour le seul département des Bouches-du-Rhône, ce sont 3.000 travailleurs détachés qui sont attendus avec grande impatience sur les exploitations.