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Laetitia Drevet , modifié à
Invité d'Europe 1 jeudi matin, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a réagi au rapport publié par l'Institut Montaigne, qui évoque une augmentation du temps de travail des Français pour "rebondir face au Covid-19". 
INTERVIEW

Le sujet est à nouveau sur la table : faudra-t-il travailler davantage après le confinement afin de relever l'économie ? C'était la proposition du patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui défendait le mois dernier une négociation au cas par cas pour déroger au droit du travail, avant de se raviser. Mercredi, l'Institut Montaigne a publié un rapport allant dans le même sens, évoquant notamment une augmentation du temps de travail pour "rebondir" après la crise sanitaire. Invité d'Europe 1 jeudi, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a parlé d'une idée "provocatrice".

"Aujourd'hui, ce que l'on pressent, ce sont des centaines de milliers de chômeurs supplémentaires... Ce dont il est question, ce n'est pas de travailler plus, c’est de travailler tous", a-t-il affirmé, pointant une proposition "pas pertinente" émanent d'un institut d'inspiration "très libérale". 

"Discutons-en, mais discutons-en sérieusement"

"Quand on va dire à ceux qui ont travaillé en première ligne qu'il va falloir travailler les jours fériés, je pense que l'accueil va être assez froid...", remarque Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT reconnait cependant qu'un "effort collectif" pourrait être nécessaire après la crise. "Si la promesse c'est 'demain de la sueur et des larmes pour un effort collectif', d'accord, mais si c'est seulement pour les travailleurs, pas question", défend-il. 

Il appelle plutôt au dialogue social et à la négociation d'accords d'entreprises. "Dans les entreprises se discuteront un certain nombre de conditions pour assurer la production. Discutons-en, mais discutons-en sérieusement. Pas avec des propositions qui me paraissent provocatrices."