1:52
  • Copié
Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Laetitia Drevet , modifié à
Le nombre de nouveaux cas de coronavirus baisse en France. En Seine-Saint-Denis, où les soignants redoutaient une flambée des contamination, le déclin du nombre de patients interroge les médecins. "Est-ce-qu’il y a autre chose que le confinement pour expliquer cette baisse ?", Frédéric Adnet, chef des urgences à l'hôpital Avicenne de Bobigny. 
ENQUÊTE

Le nombre de nouveaux cas de coronavirus enregistrés baisse chaque jour en France. Le nombre de patients en réanimation continue lui aussi de décliner. Peut-on pour autant attribuer ce ralentissement à la fin annoncée de l’épidémie ? Europe 1 a enquêté.

En Seine-Saint-Denis, tous les spécialistes s'attendaient à assister une flambée de l'épidémie : population plus fragile, confinement dans des conditions de promiscuité, dans de petits appartements... Aujourd'hui, Frédéric Adnet, chef des urgences à l'hôpital Avicenne de Bobigny, fait un tout autre constat. "S’il y a un département où il devrait y avoir un bruit de fond Covid-19, c’est la Seine-saint-Denis. A ma grande surprise, je ne l’observe pas", affirme-t-il au micro d'Europe 1. 

"Nous avons le sentiment que la population résiste mieux"

Frédéric Adnet reste cependant prudent. "L’hypothèse que je formule, qui n’est qu’une hypothèse, c’est 'Est-ce qu’il existe autre chose que le confinement pour expliquer la baisse drastique du nombre de nouveaux cas aux urgences ?'", interroge-t-il. Saisonnalité ? Epidémie qui s'éteint d'elle-même ? Les médecins ne prennent pour le moment pas position.

"Il est clair que le virus est moins présent. Pourtant, les conditions de vie n’ont pas changé, il y a même plus de gens qui circulent parce que plus de gens travaillent. Mais nous avons peu de nouveaux cas depuis 15 jours : nous avons le sentiment que la population résiste mieux", confie Christian Prud'homme, porte-parole des médecins urgentistes, formel pour la Seine-Saint-Denis.

Des chiffres encourageants

Quid du reste de la France ? Le constat de baisse remonte aussi des hôpitaux de Garches et de la Pitié-Salpétrière, à Poitiers, plus représentatifs de l'ensemble de la population. Du côté de Médecins sans frontières, travaillant auprès des migrants et des sans-abri, la baisse est également constatée. Fin mars, ils enregistraient 31% de cas suspects, contre 8% la semaine dernière. Des chiffres encourageants, qui ne dispensent évidemment pas du respect des règles sanitaires et des gestes barrière..