Alors que les professionnels du tourisme redoutent un été sans voyageurs, le patron de la Banque des territoires appelle sur Europe 1 à un investissement massif. 2:14
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Ariel Guez , modifié à
Invité de la matinale d'Europe 1, Olivier Sichel, directeur de la Banque des territoires, a détaillé les propositions qu'il fera lors du Conseil interministériel sur le tourisme, cette semaine. Pour venir en aide au secteur, il souhaite un investissement massif "de plus d'un milliard d'euros" qui fonctionnera comme "levier" et qui permettra au tourisme de "ressortir plus costaud après la crise".
INTERVIEW

Alors que la décision concernant les conditions dans lesquelles pourront se dérouler les vacances d'été sera prise fin mai, de nombreux acteurs travaillent activement pour venir en aide au secteur du tourisme, mis à mal par la crise provoquée par la pandémie de coronavirus. C'est le cas de la Caisse des dépôts et de sa Banque des territoires, qui va proposer plusieurs éléments pour venir en aide au secteur touristique lors d'un comité interministériel cette semaine. Invité de la matinale de Matthieu Belliard sur Europe 1, le directeur de la Banque des Territoires Olivier Sichel a détaillé les différentes mesures de son organisation.

"Il faut que le secteur du tourisme soit en état de fonctionner"

"L’argent, c’est le nerf de la guerre", a commencé Olivier Sichel. Pour que le secteur du tourisme puisse redémarrer, "il faut qu'il soit en état de fonctionner", avance le patron de la Banque des territoires, justifiant ainsi les prêts garantis par l'État (PGE) à hauteur de quatre milliards d'euros. "Le PGE ne couvrant pas tout, on a essayé de voir avec la Banque des territoires de s’il n’y avait pas des trous dans la raquette", raconte Olivier Sichel, par ailleurs directeur adjoint de la Caisse des dépôts. 

"Il y a des petites structures dans le tourisme (...) qui ne sont pas des bons clients pour le PGE parce qu’ils sont trop petits", explique-t-il. "Donc on a monté, au plus près du terrain, avec les régions, des fonds spécifiques (...) pour distribuer des petites avances", continue Olivier Sichel, évoquant des sommes de 5.000 ou 10.000 euros. "C’est cet argent qui va vous permettre dans l’urgence de garder la tête au-dessus de l’eau". 

"C’est notre rôle de croire en l’avenir et d’être positif"

Mais pour le directeur de la Banque des territoires, "les prêts ne vont pas suffire, parce qu'il va falloir les rembourser". "Il y a donc une deuxième phase qu’on va commencer en se demandant comment on renforce les fonds du secteur touristique", explique donc Olivier Sichel, voulant un investissement de plus d'un milliard d'euros pour "recapitaliser les entreprises du secteur, redonner des capitaux et des fonds propres pour leur permettre de redémarrer et de ressortir plus costauds après la crise". C'est une proposition équivalente à "un plan Marshall pour le tourisme", plaide le directeur adjoint de la Caisse des dépôts.

L'investissement sert de "levier"

Citant l'exemple du Futuroscope, Olivier Sichel considère qu'un investissement de la sorte va servir de "levier". "On pense que cette crise va se terminer et ce n'est pas le moment de poser le stylo. On investit et c’est notre rôle de croire en l’avenir et d’être positif", maintient le patron de la Banque des territoires, qui précise que ces investissements ne se feront que sous certaines conditions.

"On n’aidera pas des projets qui ne répondront pas aux qualités environnementales"

D'abord, l'enjeu climatique sera pris en compte. "On n’aidera pas des projets qui ne répondront pas aux qualités environnementales". Les projets touristiques devront aussi être "plus participatifs". "Il ne faudra plus plaquer des éléments touristiques dont les gens qui habitent dans les territoires ne veulent plus", explique Olivier Sichel.

Enfin, la dimension digitale sera de mise. "J'ai proposé au gouvernement de travailler sur une plateforme où on aurait toutes les données du tourisme", poursuit le patron de la Banque des territoires. "Il ne faut pas reconstruire le tourisme comme il était avant", résume-t-il.