Le télétravail recommandé par le gouvernement : les entreprises jouent-elles le jeu ?

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Carole Ferry édité par Guilhem Dedoyard , modifié à

Le télétravail est fortement recommandé par le gouvernement afin d'éviter les clusters en entreprises. Europe 1 a voulu savoir si cette consigne était appliquée dans les locaux des grandes entreprises françaises. La plupart des entreprises du SBF 120 ont effectivement démocratisé la pratique, sans être certaines de la pérenniser. 

Le ministère du Travail recommande aux entreprises de privilégier le télétravail quand c'est possible, mais les entreprises jouent-elles le jeu ? Europe 1 a enquêté auprès de la plupart des entreprises du SBF, les 120 plus grandes entreprises françaises. La réponse est "oui" dans quasiment toutes les entreprises, qui font des efforts pour lutter contre le coronavirus.

Différentes modalités du télétravail selon les entreprises

La règle la plus répandue, c'est deux jours de télétravail par semaine. Avant le coronavirus, c’était soit rien du tout, soit un jour en général. Toutefois, selon les cas, ces recommandations sont plus ou moins strictes. EDF par exemple, recommande deux jours de travail à distance, mais si le salarié préfère venir au bureau toute la semaine, il en a le droit. Pour d'autres, pas question, il faut vraiment éviter les contacts entre salariés. Alors certaines font des équipes A et B. C'est le cas de l'assureur Cofas ou de BNP Paribas. AXA fait de même avec une appellation qui fait référence aux couleurs de son  logo : équipe bleue et équipe rouge.

D'autres font entrer le critère de la distance en ligne de compte. La marque BIC propose ainsi à ceux qui habitent loin de rester chez eux au moins trois jours par semaine pour ne pas encombrer les transports en commun. Quant à l'entreprise Atos, spécialiste des nouvelles technologies, elle a même mis en place une application spéciale : chacun dit à l'avance quand il veut venir au bureau et il ne doit jamais y avoir plus de 50% des effectifs en même temps.

Vers une pérennisation du télétravail ? 

Les entreprises du SBF ne sont pas toutes certaines de vouloir pérenniser cette politique de télétravail. Certaines considèrent que c'est juste le temps de la crise sanitaire ou seulement en zone à risque. D'autres réfléchissent à ouvrir des négociations prochainement. C'est le cas de Valeo, Faurécia ou du géant de l'industrie du câble Nexans qui considère que c'est un atout pour l'entreprise, comme l'explique sa DRH Karima Cherifi. "C'est une manière d'attirer les talents et de les garder car dans notre politique de recrutement, la première question c'est souvent est-ce que vous avez du télétravail mis en place au sein de votre entreprise. C'est la question récurrente".

L'autre argument, selon Karima Cherifi, est écologique : "les collaborateurs qui viennent régulièrement en voiture prendront moins leur voiture et cela fera donc moins d'émission carbone". Donc chez Nexans, la pérennisation du télétravail n'est qu'une question de temps. Ailleurs, c'est souvent une grosse source d'interrogation. Actuellement, les syndicats réclament une négociation interprofessionnelle afin d'obtenir un cadre plus stricte applicables à toutes les entreprises. Le patronat, lui, souhaite laisser la liberté aux entreprises de signer les accords qu'elles souhaitent.