SNCF : pourquoi les actes de vandalisme se multiplient-ils sur le réseau ferroviaire ?
Un nouvel acte de vandalisme sur le réseau ferroviaire a obligé la SNCF à supprimer lundi de nombreux TGV sur la ligne Sud-Est entre Paris et Montpellier, Marseille ou encore Nice. Selon la compagnie ferroviaire, ces incidents, de plus en plus nombreux et coûteux, sont causés dans des buts précis.
Des milliers de voyageurs sont confrontés à de nouvelles suppressions de TGV,ce lundi 27 octobre, en raison d'un acte de vandalisme, qui s'est produit au niveau de la gare Valence TGV dans la nuit de dimanche à lundi. "Des câbles ferroviaires ont été volontairement incendiés", a précisé le ministre des Transports Philippe Tabarot sur X. Au total, 16 câbles disposés sur une longueur de 25 mètres vont être remplacés, explique la SNCF, afin d'assurer une reprise de la circulation ce mardi.
Hausse du montant des préjudices et de l'impact sur la régularité
Ce type d'incident n'est pas sans rappeler le sabotage qui s'était produit quelques heures avant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris en 2024. Dans son rapport annuel sur la sécurité publié en mai dernier, SNCF Réseau, le gestionnaire des infrastructures ferroviaires de la compagnie, pointe une légère augmentation des incidents depuis 2021 et évoque les motivations des malfaiteurs.
"Le nombre des actes de malveillance visant l'infrastructure et son exploitation reste contenu (avec une augmentation de l'ordre de 5 à 10%), mais ils évoluent vers des faits de haute intensité. Le montant des préjudices et les impacts sur la régularité continuent d'augmenter", souligne SNCF Réseau, notant "un triplement des préjudices liés aux vols" et "une augmentation de 27% des minutes perdues par les circulations, sans compter les trains annulés".
Une malveillance "polymorphe"
Si la hausse des actes de vandalisme reste modérée, ceux-ci sont plus coûteux pour la compagnie ferroviaire et impactent davantage le trafic. Cette malveillance est "polymorphe" et s'illustre par "la convoitise des constituants du réseau, l'atteinte du caractère emblématique de l'activité (de la SNCF), ou encore l'appropriation de ses emprises".
Ainsi, en 2024, les vols de métaux ont atteint près de 20 millions d'euros de préjudice pour la SNCF, le double de l'année 2023. Les malfaiteurs veulent profiter des cours élevés des métaux actuellement, et notamment celui du cuivre qui compose les câbles. En août dernier, l'ex-ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait demandé plus de fermeté pour faire face à ce "fléau", alimenté par des gangs venus des pays de l'Est.
Des actions idéologiques
Outre la motivation économique, des malfaiteurs s'en prennent aux installations de la SNCF dans le cadre d'actions idéologiques. "SNCF Réseau fait régulièrement face à des actions très déterminées employant des modes opératoires violents et qui, pour certaines d'entre elles, n'ont visiblement comme seule motivation la volonté de nuire gravement au système ferroviaire", écrit le rapport.
La SNCF estime qu'en 2024, 40.000 trains ont été affectés par cette malveillance symbolique et que plus de 800.000 minutes ont ainsi été perdues. Enfin, "l'appropriation des emprises ferroviaires", soit la présence d'individus sur les voies ou à proximité, peut conduire à des accidents. Ces intrusions représentent "plus de 60% des faits recensés", sans motivation particulière, souligne SNCF Réseau.