Jérôme Fourquet estime au micro d'Europe 1 que les plus fortes conséquences de la crise du coronavirus sont encore à venir. 10:44
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Ugo Pascolo , modifié à
Invité d'Europe 1 ce jeudi soir, le directeur du département opinion de l'Ifop, Jérôme Fourquet, estime que "c'est maintenant que nous allons voir l'ampleur des dégâts" causés par le coronavirus dans la société française. 
INTERVIEW

C'est une crise sanitaire, mais aussi économique et sociale. Lorsqu'il a frappé la France, le coronavirus a emporté de nombreuses vies, mais il a également mis à l'arrêt l'économie nationale. Ce qui a entraîné mécaniquement des chutes de revenus dans certains foyers, et creusé les inégalités dans un grand nombre de secteurs de la société. "La crise du Covid et le confinement ont joué le rôle de révélateurs d’inégalités", confirme ce jeudi au micro "Grand journal du soir" d'Europe 1, le directeur du département Opinion de l’Ifop, Jérôme Fourquet. 

Des inégalités aussi bien dans l'économie que dans l'éducation

De l'école, au travail, les deux mois de confinement ont mis en lumière une France à plusieurs vitesses. Rien "qu'au niveau scolaire, la question des décrocheurs a beaucoup été posée. On peut penser qu'avec deux mois sans école, la fracture éducative s'est accrue entre les enfants dont les parents pouvaient les aider à faire les devoir, et ceux qui n'avaient pas la possibilité de s'en occuper", avance le directeur. Mais "on pourrait aussi prendre le cas des personnes qui ont été contraintes de se rendre sur leur lieu de travail, et ceux qui ont télétravaillé à l'abri depuis chez eux". 

Une aide aux plus démunis pour "remplir le frigo"

Dans ce contexte, l'aide exceptionnelle que va verser la Caf à partir de ce vendredi à plus de 4 millions de foyers, pour un total de 900 millions d'euros, est-elle à même de rétablir un certain équilibre ? Non, "ça permet de remplir le frigo, ce n'est qu'un pansement. Il va falloir prendre le relais avec un travail d'accompagnement qu'il faudra sans doute mettre en place pour de très longs mois", avance-t-il.  "Car cette crise économique va sans doute se solder par une hausse du chômage spectaculaire, et une fragilisation de nombreuses familles".

Le pire reste à venir 

"La majeure partie de la population n'a pas encore ressenti les effets économiques de cette épidémie, [...] grâce au chômage partiel." Mais là où les choses vont être "plus critiques", c'est avec "les conséquences induites de l'arrêt de l'économie" : "C'est maintenant que nous allons voir l'ampleur des dégâts, un peu comme quand le tsunami se retire après une tempête et qu'on voit le désastre."