Toutes les raffineries de pétrole du pays sont bloquées depuis plusieurs jours. 1:35
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Barthélémy Philippe , modifié à
Une neuvième grande journée de mobilisation est prévue ce jeudi à l'appel de l'intersyndicale. La première depuis que le texte de loi a été adopté par le Parlement et le rejet des motions de censure contre le gouvernement. Si le retrait du texte semble improbable, une forte mobilisation est néanmoins attendue.

L'adoption en force de la réforme des retraites par la voie du 49.3 a galvanisé les opposants au projet. Ce jeudi, ils battront à nouveau le pavé dans toute la France pour manifester leur mécontentement. Si l'hypothèse d'un retrait de la réforme semble improbable, la mobilisation s'annonce forte malgré tout. Pour cette neuvième grande journée de mobilisation, la première depuis l'adoption définitive de la loi, les syndicats rêvent de faire tomber le record du 7 mars où 1,3 million de personnes s'étaient rassemblées, selon les autorités. 

Dans l'éducation nationale, l'appel à la grève, lancé par plusieurs syndicats enseignants, va être particulièrement suivi. Entre 40 et 50% des professeurs du primaire seront en grève. Le syndicat s'attend à de fortes mobilisations dans de nombreux départements comme les Bouches-du-Rhône, les Pyrénées-Orientales ou la Haute-Vienne avec plus de 50% de grévistes, la Seine-Saint-Denis (55%) ou encore Paris avec 70% de professeurs des écoles en grève, a détaillé sa secrétaire générale Guislaine David.

Des transports très perturbés 

Dans les transports en commun, le trafic s'annonce très perturbé. À la SNCF tout à d'abord mais aussi à la RATP sur le RER et le métro. Seuls les bus et les tramways circuleront presque normalement. Quant au secteur aérien, le syndicat des personnels navigants a déposé un préavis de grève qui court jusqu'à jeudi. De nombreuses annulations sont à prévoir sur les vols au départ ou à l'arrivée à Paris-Orly ainsi qu'à Marseille-Provence. 

Du côté de la chimie et l'énergie, ainsi que chez les éboueurs et les dockers, la CGT dicte le tempo du mouvement. Toutes les raffineries de pétrole ainsi que plusieurs dépôts sont bloqués depuis quelques jours et plusieurs stations-service se retrouvent privées d'au moins un carburant, notamment dans le sud-est. Côté dépôts pétroliers celui de Puget-sur-Argens (Var), a été bloqué mercredi pendant sept heures. Deux actions simultanées de blocage sur deux ronds-points desservant deux dépôts pétroliers ont par ailleurs été menées au nord de Bordeaux.

Vers des coupures sauvages ? 

La grève des éboueurs parisiens engagée le 6 mars contre la réforme des retraites est reconduite jusqu'à lundi, selon les responsables de la CGT qui bloquent l'accès à l'usine d'incinération d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Mercredi, selon la mairie de Paris, 9.500 tonnes jonchaient les trottoirs, une estimation en légère augmentation pour la première fois depuis le début des réquisitions décidées jeudi par la préfecture de police.

Les ports de Marseille-Fos et de Brest étaient totalement bloqués mercredi dans le cadre d'une journée d'action "ports morts" à l'appel du syndicat CGT. Par ailleurs, dans la zone portuaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), des manifestants ont mené dans la matinée une action coup de poing, allumant des brasiers sur les accès menant au port. Enfin, les électriciens et gaziers de la CGT pourraient tenter de marquer les esprits avec des baisses de production record et une multiplication des coupures sauvages. Dans les dépôts de gaz, comme celui de Gournay-sur-Aronde (Oise), des salariés évoquaient l'idée de "sécher le réseau", une action pour l'instant écartée car une remise en service prend des mois.