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Stéphane Burgatt, édité par Gauthier Delomez avec AFP , modifié à
C'est le début de la 37e campagne d'hiver des Restos du cœur ce mardi. Depuis le début de la crise sanitaire, les bénévoles de l'association créée par Coluche en 1985 constatent que les profils des personnes accueillies évoluent. Les saisonniers touchés par l'arrêt de leur activité en raison du Covid-19 font partie de ces nouveaux bénéficiaires.

Ils sont encore là, 37 ans plus tard. Les bénévoles des Restos du cœur lancent ce mardi une nouvelle campagne d'hiver. Une campagne toujours marquée par l'épidémie de Covid-19, qui repointe le bout de son nez en France. Depuis novembre 2020, l'association créée par Coluche en 1985 a aidé 1,2 million de personnes et distribué 142 millions de repas, contre 136 millions l'année précédente. Ce qui marque les esprits des bénévoles est surtout l'évolution des profils des personnes accueillies, notamment en raison de la crise sanitaire.

Les saisonniers touchés en priorité

Sur Europe 1, un des bénévoles des Restos explique avoir vu arriver "tous ceux qui travaillent dans le tourisme et qui font une profession saisonnière, pour lesquels il y a eu beaucoup d'impact. Ces personnes-là n'ont pas pu travailler pendant un bon moment, par exemple les moniteurs de ski, les moniteurs de voile". Il ajoute qu'il a également reçu "des mères de famille qui, jusqu'à présent, n'étaient pas concernées par l'aide des Restos du cœur, mais qui y ont fini par l'être parce qu'il n'y avait pas d'école pendant le confinement. Ce sont des personnes qui avaient la possibilité d'avoir les cantines gratuites et qui ont été obligées de faire à manger pour leurs enfants. Cela a eu un impact non négligeable".

L'épidémie fragilise les plus précaires

Pour lui, l'arrivée de ces nouveaux profils "est liée à la crise. On sait très bien qu'il y a beaucoup de personnes qui ne travaillent pas forcément sur des emplois déclarés, et qui ont été stoppées net parce qu'il n'y avait plus d'activité économique". Et le bénévole de conclure : "Le monde a changé, mais pas en mieux, et les profils aussi ont changé. Il faut qu'on s'adapte à ces nouveaux profils".

Selon l'association, plus que de fabriquer de "nouveaux pauvres", l'épidémie a surtout enfoncé ceux qui étaient déjà fragilisés. Plus de la moitié (53%) de ses bénéficiaires déclarent avoir subi une perte de revenus liée à la crise sanitaire, tandis que 15% avouent qu'elle les a forcés à pousser la porte des Restos.