Recyclage des masques : une filière difficile à mettre en place

masque pollution sable
Alors que le port du masque se généralise, il n'existe toujours pas de filière de recyclage globale de cette protection, composée de matière plastique non-biodégradable. © AFP
  • Copié
Romane Hocquet, édité par Mathilde Durand
Alors que le port du masque se généralise, il n'existe toujours pas de filière de recyclage globale de cette protection composée de matière plastique non-biodégradable. Si les initiatives émergent sur le territoires, les obstacles sont encore nombreux. Il n'existe, par exemple, pas de ramassage dédié pour ce type de déchets. 

Le port du masque se généralise en extérieur, dans les écoles ou encore au sein des entreprises, pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. Mais cette protection sanitaire génère une tonne de déchets non-recyclables. Les masques sont composés de matières plastiques qui ne sont pas biodégradables. Certains se retrouvent même dans les caniveaux dans la rue, en forêt ou dans mers. Alors comment recycler efficacement les masques usagés ? Si des initiatives émergent ici et là sur le territoire, difficile d'envisager pour l'instant une filière globale sur tout le territoire.

 

Pas de ramassage dédié pour l'instant 

"On a entre 500 à 600 demandes par jour, donc il y'a un vrai attendu pour avoir une filière de recyclage", confie Olivier Civil. Il est co-directeur de la société Plaxtil, une start-up spécialisée dans le recyclage textile. Presque seul sur sa filière, il reçoit des appels de collectivités, de particuliers et même d'entreprises du CAC 40.

"On reçoit des appels des quatre coins de la France. La première piste, c'est de dupliquer notre modèle sur d'autres territoires, soit des départements soit des régions.  On réfléchit au développement de cette activité au niveau national éventuellement", ajoute-t-il. Pour mettre en place une filière de recyclage efficace, un obstacle subsiste : comment collecter tous les masques jetables sur le territoire ? Pour l'instant, il n'existe aucun ramassage dédié et ces déchets passent par l'incinérateur. 

La nécessaire participation des autorités 

Pourtant dans cette autre société de recyclage, Arnaud Mary est certain de trouver des débouchés. "Vu les quantités que cela représente, que faisons de la matière que nous allons récupérer ? Est-ce que l'on va pouvoir faire du mobilier urbain, des panneaux ? Je n'en sais rien, mais c'est à penser", explique le directeur commercial et développement de Cosmolys, spécialiste du traitement des déchets à risque. "Il faudra que les autorités participent évidemment". 

 

 

Pour l'instant, la demande est balayée par le ministère de la Transition écologique. "Pourquoi restructurer toute une filière alors que dans quelques mois, le masque ne sera peut-être plus obligatoire", soulignait un conseiller.