La ville de Wuhan compte plus de 11 millions d'habitants 1:42
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Lucie de Perthuis , modifié à
La ville de Wuhan, berceau chinois de l'épidémie du coronavirus, qui inquiète l'ensemble du pays et du monde, a été mise en quarantaine. Philippe Klein est un médecin français qui habite dans la ville. Au micro d'Europe 1, il raconte comment les habitants vivent cette situation.
TÉMOIGNAGE

Le coronavirus, parti de la ville de Wuhan, en Chine, a déjà fait 18 morts (dont un en dehors de Wuhan), et contaminé plus de 500 personnes. Face à ce virus qui inquiète au-delà des frontières, les autorités chinoises ont pris la décision de mettre la ville en quarantaine. Onze millions d'habitants ne peuvent plus quitter la ville. Environ un millier d'expatriés français sont concernés par la situation. C'est le cas de Philippe Klein, médecin à Wuhan. 

"La ville est coupée du monde, donc forcément la réaction des gens a changé" explique l'expatrié. "On voit l’inquiétude augmenter. Tout simplement dans les rapports humains, maintenant tout le monde porte un masque, c'est obligatoire, et lorsqu'on rencontre quelqu'un, on garde quelques mètres de précaution", affirme Philippe Klein.

"Il n'y a pas de mouvement de panique"

"On a tendance, spontanément, à vouloir se serrer la main, mais on ne le fait pas, on se retient. La ville est calme. Il y a forcément une angoisse, un début de psychose, le propre de l'homme c'est l'instinct de survie, mais aussi de positiver. Les gens continuent de vivre. Ce matin on est allés faire les courses, ayant appris la quarantaine. Les magasins sont pris d’assaut, les gens se posent des questions et font des réserves, mais il n'y a pas de mouvement de panique", poursuit le médecin.  

Le Nouvel an chinois annulé

Wuhan n'est pas la seule ville chinoise a avoir été placée en quarantaine. C'est aussi le cas de Huanggang, un ville voisine. Au total, ce sont 18 millions de personnes qui sont en isolement, pour tenter de contenir l'épidémie. Les festivités du Nouvel An chinois, massivement suivies, ont été annulées à Pékin, et la Cité interdite, le monument historique le plus célèbre de Chine, va également fermer ses portes jusqu'à nouvel ordre.

L'OMS et la France se montrent rassurants... pour l'instant

De son côté, le gouvernement français assure que tout est prêt pour faire face à une arrivée du virus en France. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé que la majeure partie des hôpitaux français seront d'ici la semaine prochaine équipés d'outils permettant de dépister rapidement le virus.

L'OMS, réunie en urgence, a pour sa part déclaré qu'il était "trop tôt" pour déclarer une urgence internationale. "Ne vous y trompez pas, c'est une urgence en Chine. Mais ce n'est pas encore une urgence sanitaire mondiale. Cela pourrait le devenir", a déclaré lors d'une conférence de presse le directeur de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.