soignant manifestation Paris 1:26
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Chloé Triomphe, édité par Pauline Rouquette avec AFP , modifié à
L'infirmière interpellée en juin 2020 lors d'une manifestation, est jugée lundi pour "outrage" et "violences sans ITT" sur personnes dépositaire de l’autorité publique. Elle avait reconnu les jets de projectiles et justifié son geste par un sentiment de colère contre l’État, en pleine crise de Covid-19.

L'image de cette infirmière, plaquée au sol alors qu'elle réclamait sa Ventoline, avait suscité l'émoi. Interpellée pour avoir jeté des projectiles sur les forces de l'ordre en marge d'une manifestation de soignants, en juin 2020, celle-ci comparaît lundi devant le tribunal de Paris pour "outrages" et "violences sans incapacité temporaire de travail".

Colère dirigée contre l'État

En plein débat sur les violences policières, son arrestation musclée avait provoqué la colère de l'opposition de gauche et contraint le gouvernement à monter au créneau pour défendre l'action des forces de l'ordre. Relayées sur les réseaux sociaux, des vidéos de son interpellation avaient montré une femme portant une blouse blanche arrêtée sans ménagement par les forces de l'ordre sur fond d'échauffourées à l'arrivée du cortège sur l'esplanade des Invalides.  D'autres vidéos montraient la même personne jeter des projectiles en direction des forces de l'ordre, quelques minutes auparavant.

Lors de son audition, l'infirmière avait reconnu avoir jeté des cailloux en direction des forces de l'ordre, tout en précisant que sa colère n'était pas dirigée contre les policiers mais contre l'État, selon une source proche du dossier. "Elle va expliquer pourquoi et comment une infirmière de 51 ans, mère de deux enfants, qui n'a jamais commis la moindre infraction ni violence en arrive à se comporter comme ça dans le cadre d'une manifestation", a expliqué à l'AFP son avocat Arié Alimi, évoquant "la violence subie par l'hôpital, les soignants, les patients, tant avant que pendant la crise du Covid".

Ses soutiens demandent que le contexte ne soit pas éludé

En effet, les faits se sont produits dans un contexte ou elle avait travaillé des mois pendant le pic de l’épidémie, l'an dernier, exténuée, elle-même contaminée par le coronavirus, et ayant du affronter le décès d'une vingtaine de patients sous ses  yeux.

Aujourd'hui, ses soutiens demandent que le contexte ne soit pas éludé au moment de l’examen des faits par le tribunal. Un appel à manifester devant le tribunal des Batignolles a été lancé par Solidaires et la CGT qui plaident pour une "totale relaxe" de Farida C., estimant que la place de cette infirmière travaillant à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne) n'est pas "sur le banc des accusés".