Crise agricole : les annonces de Sébastien Lecornu n’apaisent pas la colère des agriculteurs
Le courrier du Premier ministre envoyé vendredi soir aux syndicats agricoles ne satisfait pas ces derniers. Dans la lettre de près de cinq pages, Sébastien Lecornu réexplique la stratégie sanitaire mise en place pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), consistant notamment à abattre la totalité d'un foyer quand un cas est détecté. De quoi agacer les agriculteurs.
Les agriculteurs semblent bien insensibles à la lettre envoyée vendredi soir par le Premier ministre. Le fonds de soutien de 11 millions d'euros destiné aux éleveurs dont les bêtes sont frappées par la dermatose nodulaire n'apaise pas non plus la colère du monde agricole. À Tarascon-sur-Ariège, la RN 20 est toujours bloquée. Pour l’occasion, Europe 1 s’est rendue sur place.
"Il y a un énorme mépris"
Assis près d'un brasero, bonnet jaune de la Coordination rurale sur la tête, Kevin lit la lettre de Sébastien Lecornu sur son smartphone. Son regard soudain se durcit, le Premier ministre n'a pris aucun engagement sur la fin de l'abattage systématique. "On est à bout. Il y a des annonces, mais nous depuis le début, ce qu'on demande c'est l'arrêt de l'abattage total. Et le problème c'est que pour l'instant on n'a pas d'avancée sur ça. C'est pour ça qu'on se doit d'être encore ici aujourd'hui", assure-t-il.
Ici, autour de ce rond-point que ces éleveurs ariégeois occupent depuis 9 jours maintenant, Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, est là depuis le début. "On ne résout pas des crises agricoles à coup de courriers. L'angoisse est toujours présente au sujet de la maladie. De voir nos bêtes tomber malades, de voir l'épée de Damoclès de l'abattage total sur notre tête", déplore-t-elle.
Et une impression persistante de ne pas être suffisamment écouté, rajoute Lucas. "On se rend compte qu'on bloque tout le pays, mais en fait, on n'est même pas entendu. Il y a un énorme mépris", estime-t-il. Sur le blocage de Tarascon-sur-Ariège, entre Coordination rurale et Confédération paysanne, le mot d'ordre est le même ce samedi soir. Il faut occuper le terrain tant que le gouvernement ne cède pas.