C’est la première gorgée d’eau depuis 24 heures. "Moi déjà, je dis de boire. C’est un peu dur au début…" Autour de la table, ils sont quatre : Abdel et Nozha, les parents, Sami et Sara, les enfants. Le ramadan a débuté vendredi, en pleine épidémie de coronavirus, pour des millions de musulmans à travers le monde. Avec le confinement et la fermeture des mosquées, la rupture du jeûne s'est cependant déroulée dans une ambiance particulière, sans la convivialité habituelle. Europe 1 a contacté une famille franco-tunisienne qui s'organise tant bien que mal, à distance.
"Ça va être bizarre cette année"
"J’ai fini ma chorba, c’est de la soupe", raconte Sami. Sara, elle, "a mangé sa première brick", une spécialité tunisienne, complète son père. Pendant un mois, ce sera la même configuration, à quatre, rien à voir avec les grandes tablées habituelles avec les amis ou la famille. "Sans Mamie, c’est moins drôle”, se désole la fillette.
"J’avais l’intention d’avoir ma mère ici à la maison", explique Abdel, mais "les aéroports ne marchent plus, les avions non plus, du coup elle ne peut pas venir ici", résume Sara. '"Elle est restée en Tunisie, elle va nous manquer. C’est confiné, ça va être bizarre cette année", constate le papa.
Le partage grâce "aux écrans"
Pour garder le lien, la technologie s’invite donc à table : "On va être au téléphone, le partage ça va être avec les écrans”, s’amuse-t-il, un peu désabusé. "Ce n'est pas du réel en fin de compte. Il faut s’adapter !"
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Autre adaptation à gérer, la fermeture des mosquées. Habituellement après le repas du soir, les fidèles s’y retrouvent tous ensemble. Pour maintenir cet esprit collectif, certains imams proposent de suivre la prière en ligne, via les réseaux sociaux.