84% des patrons craignent d'être en difficulté pour recruter des cadres. 1:58
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Margaux Fodéré, édité par Ophélie Artaud
Avec la crise sanitaire, les cadres sont devenus de plus en plus exigeants. À tel point que 84% des patrons craignent d'avoir de plus en plus de difficultés à embaucher, selon les chiffres du baromètre de l'Apec. Pour continuer de les attirer, les entreprises multiplient les efforts, en augmentant les salaires et en proposant de nombreux avantages.

Les entreprises recherchent désespérément des cadres. Cette année, ils sont extrêmement difficiles à recruter. 84 % des patrons craignent d'avoir encore plus de difficultés d'embauche dans les mois qui viennent. C'est ce qui ressort du baromètre de l'Apec, l'Association pour l'emploi des cadres. Après deux ans de pandémie et en pleine crise économique, ces salariés sont devenus plus exigeants. Pour trouver la perle rare, les entreprises doivent donc faire des efforts sur les salaires et les conditions de travail.

Chèques-vacances, 13e mois, prime Macron...

Pour remplacer le directeur de son usine de matériaux, Laurent Kopp a dû s'armer de patience et utiliser toute une palette d'arguments. Il a mis plusieurs mois à trouver un cadre prêt à déménager dans le Val de Loire. "Ça faisait à peu près un an que je cherchais quelqu'un. Pour faire venir cette personne, nous avons mis en avant les avantages salariaux, c'est-à-dire l'intéressement, les chèques vacances, le 13e mois, mais aussi la prime Macron. Nous avons aussi laissé la possibilité à ce cadre de haut niveau de pouvoir travailler de temps en temps en télétravail. On ne l'oblige plus à être en permanence sur son lieu de travail."

Comme Laurent Kopp, des milliers d'entreprises peinent à recruter des cadres particulièrement exigeants avant d'accepter une offre d'embauche. Louis a démissionné en avril dernier d'une société du digital. Avec un objectif en tête : trouver un emploi plus stimulant et plus flexible. "J'ai voulu me tourner vers une autre entreprise pour aller chercher quelque chose de nouveau qui allait me relancer intellectuellement, accompagné des conditions de travail avec le télétravail, la proximité des bureaux et un ensemble de conditions qui rendent le travail optimal." Malgré ces critères très précis, Louis a signé un nouveau contrat en moins de deux mois.

Le statut d'autoentrepreneur plébiscité par de nombreux Français

Car pour attirer ces profils qualifiés, les entreprises sont prêtes à faire monter les enchères. Alors qu'elle quittait un poste bien rémunéré dans une étude notariale, Sandra a eu des offres encore plus séduisantes. "J'ai eu des opportunités de travailler dans la même branche d'activité, avec des salaires plus élevés. J'aurais pu recommencer à travailler dans une autre étude en fin de compte." Mais elle a préféré s'installer en libéral pour travailler selon ses propres conditions. Deux millions de Français ont choisi le statut d'autoentrepreneur pour les mêmes raisons.