Emmanuel Macron 1:46
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Margaux Fodéré, édité par Laura Laplaud
L'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat commence ce lundi à l'Assemblée. Parmi les mesures sur la table, l'augmentation du montant de la prime Macron. 6.000 euros défiscalisés pour les salariés gagnant moins de trois fois le Smic. Mais toutes les entreprises n'accueillent pas ce dispositif de la même manière.

Les députés à la rescousse de notre porte-monnaie. L'examen du projet de loi sur le pouvoir d'achat débute à 16 heures ce lundi à l'Assemblée nationale. Une vague d'amendements est déjà à prévoir de la part de l'opposition, car parmi les mesures proposées, le gouvernement souhaite pérenniser et tripler la prime Macron ou PEPA, le dispositif permettant à l'employeur de verser aux salariés une prime exceptionnelle défiscalisée à ceux qui gagnent moins de trois fois le Smic.

Elle pourrait passer de 1.000 euros par salarié, ou 2.000 euros en cas d'accord d'intéressement, à 3.000 euros et 6.000 en cas d'accord d'intéressement. Si le dispositif est très bien accueilli par les petites et les moyennes entreprises (PME), pour d'autres, ce seuil de trois Smic pose un problème. 

Tout dépend de la taille de l'entreprise

Les PME se disent très favorables à cette prime extrêmement facile à mettre en place, dès lors qu'elles en ont les moyens, et totalement défiscalisée. Selon François Asselin, le président de la Confédération des petites et des moyennes entreprises, cette aide leur est d'autant plus adressée que leurs équipes ont souvent des rémunérations qui n'atteignent pas le plafond fixé par le dispositif.

"Le salaire médian en France, il est nettement en dessous de trois fois le Smic, donc ça va concerner beaucoup de salariés", explique-t-il. "Plus de quatre millions de salariés ont pu en bénéficier l'année dernière", avance-t-il.

Un sentiment d'iniquité ?

En ce qui concerne les grands groupes ou les secteurs qui recrutent des profils très qualifiés comme la banque ou le conseil, cela est plus compliqué. Le niveau de salaire est généralement bien supérieur à trois Smic. Les dirigeants se disent réticents à l'idée de ne gratifier qu'une partie de leurs équipes.

Pour Matthieu Rosy, le délégué général de la Syntec, la fédération qui représente les sociétés de secteurs comme le numérique, cela pourrait créer un sentiment d'iniquité préjudiciable à l'entreprise. "Ça peut vraiment poser des problèmes à un chef d'entreprise qui s'efforce au maximum de maintenir la cohésion de ses équipes et de maintenir la structure de sa rémunération", juge-t-il.

Une structure de la rémunération qui serait ainsi perturbée. Cette prime pourrait permettre à ses bénéficiaires de gagner plus que les salariés qui en sont exclus.