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«On ne me demande jamais rien» : en France, les mineurs peuvent s'acheter facilement de l'alcool... Un problème de santé publique

Jean-Luc Boujon (correspondant à Lyon) - Mis à jour le . 1 min

Neuf supermarchés sur dix vendent de l'alcool au moins de 18 ans et sont donc hors la loi. C'est le résultat alarmant d'une étude de l'association Addictions France. Et aucune enseigne n'y échappe. Pourtant, la pièce d'identité peut être exigée, mais c'est très rarement le cas, comme l'a constaté Europe 1 à Lyon.

Les mineurs peuvent acheter de l'alcool sans difficulté : c'est le constat alarmant dressé par une étude que France Addictions révèle ce jeudi matin. Cela est pourtant interdit par la loi. Mais dans les faits, les jeunes n'ont pas de problème pour se procurer de l'alcool.

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"Ce que je fais et ce que mes salariés font, si on a un doute, on demande une pièce d'identité. Et si jamais c'est un mineur, on ne vend pas. Parce qu'on a pas le droit." Ça c'est le discours officiel. Celui du patron d'une supérette lyonnaise qui affirme, comme tous ses collègues interrogés, qu'il vérifie l'âge des jeunes qui achètent de l'alcool.

Encore plus facile dans les grandes surfaces

Sauf que, les jeunes justement, disent exactement l'inverse. C'est le cas de Lubin, 17 ans, et look très juvénile... "Dans des petits magasins, style petites épiceries, souvent on peut s'en procurer. Par exemple, on veut de la vodka, on dit à l'employé 'Envoie une bouteille de Poliakov !' Et il nous la donne. Et on la paie. Mais il ne demande aucune pièce d'identité", affirme-t-il au micro d'Europe 1.

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C'est presque encore plus facile dans les grandes surfaces, racontent Julie, 17 ans et Harry, 16 ans. "En gros, je vais dans le rayon, je prends ma bouteille, du Jack Daniels ou de la vodka. Puis je vais en caisse, une caisse automatique ou une caisse avec des vraies personnes. Et je passe tranquille. On ne me demande jamais rien. Tant qu'ils vendent, je pense qu'ils s'en foutent", décrit Harry.

"J'ai déjà acheté une bouteille de champagne. Par exemple, ça, je pense que ça passe beaucoup mieux parce que personne se dit qu'un mineur va aller acheter une bouteille de champagne comme ça. Et moi, on ne m'a jamais demandé de carte d'identité", précise quant à elle Julie.

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"Ça passe à chaque fois"

Et c'est vrai aussi dans les bars, explique Lucas : "On va au bar. Au bar, ils ne vérifient jamais. Je prends de l'alcool comme des bières, une pinte, des trucs comme ça. Et ça passe à chaque fois". Des commerçants pas très regardants... Et pas vraiment non plus dissuadés par les sanctions possibles sur le papier, mais très rares dans les faits.

Pour rappel, vendre de l'alcool à des mineurs est passible d'une amende de 7.500 euros.