A Paris et dans toute la France, les cérémonies du 8-Mai restreintes à cause du coronavirus

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La cérémonie parisienne était réduite à son minimum pour célébrer le 75ème anniversaire de la victoire contre le régime nazi. © CHARLES PLATIAU / POOL / AFP
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Hadrien Bect, Jihane Bergaoui, Ugo Pascolo , modifié à
Sur la tombe du Soldat inconnu ou devant les monuments aux morts de toute la France, les cérémonies du 8-Mai se sont déroulées dans le respect des gestes barrières et des distanciations physiques. Enfants et militaires étaient absents tandis que souvent, seuls une poignée d'élus sont allés se recueillir.  

Une Marseillaise chantée sans orchestre, un cercle restreint et du gel hydroalcoolique. C'est une cérémonie parisienne de commémoration du 8 mai 1945 toute particulière qui s'est tenue ce vendredi matin sous l'Arc de Triomphe. Gestes barrières et distanciation physique obligent, un dispositif spécial a été mis en place sur fond de hantise d'une seconde vague de l'épidémie de coronavirus, et à trois jours du début du déconfinement.

Une cérémonie réduite à sa plus simple expression

C'est une image qui peut résumer à elle seule le contexte de cette cérémonie du 8-Mai : seulement quatre choristes ont interprété la Marseillaise ce vendredi matin sur la Place de l'Étoile. Une cérémonie réduite à sa plus simple expression avec dépôt d'une gerbe de fleur devant la statue du général De Gaulle puis sur la tombe du Soldat inconnu, mais aucune revue des troupes ni remontée des Champs-Élysées pour Emmanuel Macron.

Le chef de l'État a d'ailleurs ravivé la Flamme avec un glaive préalablement désinfecté, et a signé le livre d'or avec son propre stylo, avant de se laver les mains au gel hydroalcoolique. Seule une poignée de personnalités politiques, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy, François Hollande ou Anne Hidalgo, accompagnaient le président. 

"Chacun comprendra que le contexte le réclamait"

Un seul porte-drapeau était là pour représenter les anciens combattants sur une Place de l'Étoile quasi-déserte, tandis que les soldats étaient absents de la cérémonie. Seuls les différents chefs d'État major étaient conviés, ainsi que le général et gouverneur militaire de Paris, Bruno Le Ray. "À défaut d'avoir beaucoup de gens rassemblés, on a conservé les principaux symboles", résume ce dernier au micro d'Europe 1.

Un crève-cœur, mais "chacun comprendra que le contexte le réclamait". "Ce 8 mai marque quand même les 75 ans de la victoire, et il n'était pas imaginable de gommer ce rendez-vous du calendrier mémoriel", insiste-t-il. A fortiori quand la France vient de perdre "deux légionnaires en opération extérieure" au Mali

Un dépôt de gerbe parfois solitaire...

Une solennité de rigueur qui s'est également tenue en petit comité partout sur le territoire, quitte à être solitaire, comme à Troisvaux. Dans cette petite commune de 300 habitants du Pas-de-Calais, seul le maire, Charles Torchi, était présent pour déposer une gerbe de fleurs devant le monument aux morts local. Mais qu'importe le nombre de personnes présentes, l'édile "est content de l'avoir fait" : "J'estime que le devoir de mémoire est très important. La liberté nous vient de toutes ces personnes mortes pour nous." Toutefois il ne s'en cache pas, cette cérémonie "était très particulière pour lui", puisque "d'habitude on est une quarantaine". 

... et un "crève-cœur" pour les militaires

Quand ils n'étaient pas seuls, ce ne sont souvent que quelques élus qui se sont recueillis ce vendredi matin. À l'image de la cérémonie parisienne d'Emmanuel Macron, partout dans le pays les enfants étaient absents, tout comme les militaires. Une situation difficile à vivre pour Olivier Dufour. "Pour nous c'est un crève-cœur ! Quand on est militaire ou ancien militaire, c'est important de se rassembler et de penser à nos camarades. Là on va le faire chez nous, confinés, mais ce n'est pas la même émotion", confie-t-il au micro d'Europe 1. Alors, faute d'avoir pu porter le drapeau tricolore cette année devant le monument aux morts, il a décidé d'en accrocher un à la fenêtre de son appartement.