0:58
  • Copié
, édité par Antoine Terrel , modifié à
Alors que la grève contre la réforme des retraites entre dans son 20e jour, à Asnières, plusieurs chauffeurs de bus grévistes ont prévu de fêter Noël ensemble. Indispensable, selon eux, pour rester mobilisés face au gouvernement, mais aussi une façon de continuer d'enrichir les liens créés entre eux au cours de ces dernières semaines.  
REPORTAGE

Malgré l'arrivée des fêtes, ils n'ont pas prévu de mettre fin à leur mobilisation, et comptent bien se serrer les coudes. Alors que des perturbations sont à nouveau prévues dans les transports, lors de cette 20e journée de grève contre la réforme des retraites, certains grévistes ont d’ailleurs prévu de réveillonner ensemble, comme ces chauffeurs de bus d’Asnières, qui se retrouveront devant leur dépôt dans les Hauts-de-Seine.

Assis autour de tables en plastiques, ces grévistes se partageront quelques bouteilles de vin et cuisineront des crêpes. Olivier Terriot, délégué syndical CGT Bus à la RATP, prévoit un "Noël simple". Ce qui compte, explique-t-il au micro d'Europe 1, ce ne sont pas les cadeaux qu’on va se faire, mais le moment qu’on va passer ensemble". Et après un mois de décembre marqué par la mobilisation quotidienne, ces festivités restent les bienvenues. "Dans un mouvement aussi long, on a besoin de moments festifs, de moments de convivialité", confie encore Olivier Terriot. 

Jérémy, lui aussi, a décidé de passer la soirée de Noël avec ses collègues grévistes plutôt qu’avec sa fille. Mais pour ce conducteur de bus, ce sacrifice est indispensable. "C’est surtout pour faire un joli cadeau à ma fille pour son avenir, même si je ne le passe pas avec elle", argumente-t-il. "C’est l’avenir de nos enfants qui est en jeu". 

"De grandes amitiés sont en train de se créer"

Et si ces chauffeurs de bus fêtent Noël ensemble, c'est aussi qu'après près de trois semaines de grève ensemble, des liens se sont créés. "Il y a eu des révélations. De grandes amitiés sont en train de se créer, avec une grande solidarité qui n’existait plus", confirme Olivier Terriot. Ce sont des occasions uniques de nous enrichir les uns les autres pour qu'on puisse, quand on reprendra le travail, se regarder différemment et être capables d’affronter toutes les difficultés qu’on va avoir à l’avenir", poursuit-il. 

Le temps d’une soirée, ces conducteurs de bus seront rejoints par des professeurs grévistes et des étudiants. Entre deux parts de bûche, ils discuteront de la suite à donner à leur mouvement.