Hausse des cotisations, baisse des pensions... Comment la suspension de la réforme des retraites appauvrira un peu plus les Français
La suspension de la réforme des retraites va-t-elle accentuer la paupérisation des Français ? Face au vieillessement de la population et la baisse de la natalité, le déficit des retraites va se creuser, ne laissant que très peu de solution pour améliorer la situation. Des solutions qui pèseront surtout sur le pouvoir d'achat des actifs, ou des retraités.
L'Assemblée nationale a voté ce mercredi la suspension de la réforme de retraites, dont la montée en charge ne reprendra pas avant 2027, au plus tôt. L’âge légal de départ est temporairement fixé à 62 ans et 9 mois, là où la plupart de nos voisins européens partent entre 65 et 67 ans. Au delà du coût de cette suspension, que le gouvernement évalue à plus de 2 milliards d’euros d’ici 2027, il y a des conséquences sur les Français eux-mêmes.
"Il n'y a pas 36 solutions" face au déficit des retraites
Ainsi, sans report de l’âge légal, la paupérisation de la population risque de s'accélérer, car le déficit du système de retraites va s’aggraver. Il devrait atteindre 20 milliards d’euros par an à partir de 2035. Pour éviter le naufrage financier, il n’y aura alors que de mauvaises solutions, déplore Bruno Chrétien président de l’institut de la protection sociale.
"Il n’y a pas 36 solutions : soit on cotise plus soit on baisse les pensions. Or, augmenter les cotisations aujourd’hui, alors qu'on est déjà sur un maximum paraît très compliqué. D’autant que ça a des effets pervers sur la croissance. Et si vous bloquez l’augmentation de l’âge de départ, ça se paiera par des retraites plus faibles. En réalité, il y a une vraie alternative sauf qu’on ne la présente jamais ainsi : 'Si je veux une belle retraite il faut que je parte plus tard, c’est aussi simple que ça"”, insiste-t-il au micro d'Europe 1.
Le pouvoir d'achat des ménages impacté
Augmenter les cotisations retraites des salariés ou baisser les pensions des retraités aurait un effet négatif sur la croissance. Car dans ces deux hypothèses, c’est le pouvoir d’achat des ménages qui baisse au détriment de la consommation, et donc de la croissance du PIB.
Enfin, si les cotisations employeurs augmentent, le coût du travail grimpe aussi, avec un impact négatif sur l’investissement, les embauches, et donc à moyen terme, la croissance.
