«Nicolas qui paie» : quelle est cette nouvelle tendance sur les réseaux sociaux qui dénonce la pression fiscale ?
Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes font part de leur ras-le-bol fiscal à travers le hashtag #NicolasQuiPaie ou encore #JeSuisNicolas. Au coeur de leurs griefs : des services publics défaillants et des dépenses sociales trop importantes et trop généreuses au détriment de la "France qui travaille".
Sur les réseaux sociaux, le ras-le-bol fiscal a désormais un prénom. Nicolas, la trentaine, actif et diplômé est un personnage fictif utilisé par les internautes pour faire exprimer un certain mécontentement. À travers l'expression "C'est Nicolas qui paie" ou bien via le hashtag #JeSuisNicolas, ils dénoncent le système fiscal français qu'ils jugent dépassé et injuste.
Derrière cette expression, se cache aussi une exaspération contre le train de vie de l'État, jugé trop dispendieux, des projets d'investissement superflus, des prestations sociales trop généreuses à l'endroit d'une certaine frange de la population et, globalement, un système social qui ne profite pas à la "France qui travaille".
"À chaque fois qu'un euro d'argent public est gaspillé, c'est Nicolas qui paie"
L'expression est peu à peu reprise dans la sphère politique. Ainsi, le député UDR des Bouches-du-Rhône, Gérault Varny, l'a reprise à son compte lors d'un débat à l'Assemblée nationale sur les dépenses de l'État. "À chaque fois qu'un euro d'argent public est gaspillé, c'est Nicolas qui paie", a-t-il lancé dans l'hémicycle.
Ce ras-le-bol fiscal trouve d'ailleurs un certain écho auprès des sympathisants de la droite et prend parfois la forme de revendications identitaires, avec, entre autres, un rejet de l'immigration massive, perçue comme un poste de dépenses trop important, au détriment des Français qui travaillent, cotisent et paient leurs impôts.
Le schéma de la colère
Sur X, un compte, suivi par plus de 34.000 personnes et baptisé "Nicolas qui paie", relaie quotidiennement à grand renfort de mèmes (montages ou images humoristiques virales sur les réseaux) cette colère qui prend la forme d'un schéma popularisé par le compte @bouliboulibouli. Au centre, on retrouve Nicolas, le jeune actif qui paie pour les autres, parmi lesquelles "Bernard et Chantal", 70 ans, décrits comme l'archétype du couple de retraités baby-boomers bénéficiant d'une confortable pension, mais aussi "Karim", 25 ans, dont il faut payer le RSA. Sans oublier le contient africain, via l'Agence française de développement, exemple typique d'institution financière à laquelle les "Nicolas" contribueraient de façon disproportionnée.
Sur le schéma, apparaît également le logo de Western Union sur une flèche reliant "Karim" au continent africain. Une façon de dénoncer les transferts d'argent effectués entre certains membres de la diaspora maghrébine en France et leur famille restée de l'autre côté de la Méditerranée. Le phénomène "Nicolas" a même traversé la Manche, où un homonyme version anglophone - "Nick" - est lui aussi apparu sur les réseaux sociaux pour dénoncer, à peu de choses près, les mêmes injustices. L'hebdomadaire conservateur britannique The Spectator s'est même interrogé : "Est-ce qu'un parti prendra la défense de 'Nick' ?".