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Manifestations, interpellations... Ce qu'il faut retenir de la mobilisation du 18 septembre

Europe 1 - Mis à jour le . 12 min
EN DIRECT - Manifestations du 18 septembre : plus de 500.000 participants recensés, selon les autorités
Manifestations, interpellations... Ce qu'il faut retenir de la mobilisation du 18 septembre © Felice Rosa / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

De Paris à Marseille, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans les rues ce jeudi 18 septembre pour s'opposer à la politique du gouvernement, seulement quelques semaines après la chute de François Bayrou. Lors d'un point presse, Bruno Retailleau a salué la réactivité des forces de l'ordre.

Transports perturbés, écoles fermées, magasins barricadés... De nombreux secteurs ont répondu à l'appel de l'intersyndicale ce jeudi 18 septembre. Partout en France, des cortèges ont défilé dans les rues pour montrer leur opposition à la politique du gouvernement.

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Alors que 800.000 manifestants étaient attendus, selon plusieurs estimations, les autorités ont recensé 506.000 participants et ont fait état de 309 interpellations et 134 gardes à vue, dont 29 à Paris. La CGT a, quant à elle, dénombré plus d'un million de personnes.

Les principales informations : 

  • 309 interpellations et 134 gardes à vue, selon le dernier bilan des autorités
  • "La France n'a pas été bloquée", s'est félicité Bruno Retailleau lors d'un point presse
  • 26 policiers et gendarmes ont été blessés, selon Bruno Retailleau
  • 506.000 manifestants recensés par les autorités
  • Des tensions entre policiers et manifestant ont éclaté dans plusieurs grandes villes 

Sébastien Lecornu recevra les forces syndicales "dans les jours qui viennent"

"Je tiens à réaffirmer mon engagement à poursuivre le dialogue avec l’ensemble des partenaires sociaux", a déclaré le Premier ministre dans un communiqué, suite à l’appel à manifester des organisations syndicales ce jeudi 18 septembre. "Je recevrai à nouveau les forces syndicales dans les jours qui viennent", a-t-il annoncé.

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Remerciant l'ensemble des forces de sécurité, Sébastien Locornu a, par ailleurs, condamné "avec la plus grande sévérité les exactions à l'encontre des forces de l'ordre et de secours – pompiers, gendarmes et policiers – ainsi que les dégradations perpétrées aujourd’hui sur le territoire français".

Réunion de l'intersyndicale ce vendredi

Les "numéros deux" des centrales syndicales se réuniront vendredi pour envisager la suite du mouvement, ont annoncé Marylise Léon et Sophie Binet. "Plus que jamais, l’heure est à l’action", a estimé la CGT dans un communiqué ce jeudi soir. Le rendez-vous sera "fermé à la presse". 

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"La France n'a pas été bloquée", se félicite Bruno Retailleau

"La France n'a pas été bloquée" ce jeudi lors de la journée de mobilisation sociale, qui a rassemblé 506.000 personnes dans le pays, dont 55.000 à Paris, s'est félicité le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau. Le ministre a annoncé, peu après 20h, 309 interpellations et 134 gardes à vue à la suite des actions et manifestations, où étaient présents "7.300 individus radicalisés, dangereux, black blocs". À Paris, le parquet a annoncé, à ce stade, 29 personnes en garde à vue, dont sept mineurs.

"Ils ont tenté, on l'a bien vu à travers les images, de troubler, de gâcher des cortèges et des manifestations mais heureusement nos forces de l'ordre" les ont "systématiquement" "contrés", a-t-il précisé lors d'un point de presse en sortant de la cellule interministérielle de crise relative à la journée de mobilisation nationale. Selon le ministre démissionnaire, 26 policiers et gendarmes ont été blessés. "Moi, je ne m'y habitue pas. Là encore, ça n'est pas normal".

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15.000 manifestants à Rennes

À Rennes, la police a du mal à disperser la manifestation, malgré les messages d'appels à la dispersion diffusés au mégaphone. Une série de tirs de bombes lacrymogènes à faire fuir une place entière de badauds et puis la lance à eau pour faire place nette. Désormais, le véhicule blindé de la police et l'ensemble des abords de la place Sainte-Anne, symbole des fins de mobilisation rennaise qui dégénèrent, reste fortement occupée par les forces de l'ordre. Il faut dire qu'après cette manifestation relativement calme qui a réuni quelques 15.000 personnes, la déambulation a été émaillée par une vitrine de banque brisée et quelques panneaux publicitaires en miettes. 17 personnes ont vite été interpellées et peu de black blocs ont réussi à infiltrer le cortège rennais.

Des heurts après la manifestation à Bordeaux

À Bordeaux, aucun incident n'a été à signaler dans le cortège où régnait une ambiance plutôt bon enfant. Près de 9 000 manifestants ont manifesté dans le centre du Port de la Lune. C'est ce qu'indique ce soir la préfecture de la Gironde, sans incident majeur à déplorer. Il faut dire qu'un important dispositif de maintien d'ordre a été déployé. Policiers et gendarmes, très mobiles tout au long de l'après-midi, ont pris le temps de se repositionner rapidement au fil de la progression pour encadrer le cortège, également protégé par les services d'ordres syndicaux.

La préfecture précise qu'un groupe d'une quinzaine de perturbateurs, cagoulés et gantés, a essayé en vain de détruire les vitres d'un banque, un véhicule de police a été tagué. Après la fin de la manifestation, les forces de l'ordre, ont essuyé quelques jets de projectiles et ils ont dispersé avec des gaz lacrymogènes un groupe qui voulait en découdre.

Des violences dans les rues de Paris

"Au cortège de manifestants des syndicats, se sont très vite greffés des casseurs, des individus masqués et vêtus en noir de la tête aux pieds qui jettent des projectiles sur les policiers, des bouteilles en verre, des cailloux ou encore des barres de fer", a remarqué un envoyé spécial d'Europe 1, présent dans les rues de Paris lors de la manifestation.

"Ils ont également pris pour cible des banques sur la place de la Nation. Plusieurs d'entre elles sur le trajet de la manifestation portent d'ailleurs les stigmates des attaques : vitres brisées, portes en feu et des tags où l'on peut lire 'brûler les banques'", a ajouté notre journaliste.

"Des affrontements violents et des mouvements de foule se déroulent à proximité de terrasses parisiennes où des gens sont attablés. Dans la précipitation, certains ont dû se mettre à l'abri à l'intérieur de différents bars. Les gérants des établissements sont exaspérés", a conclu notre envoyé spécial.

18.000 personnes ont manifesté dans les rues de Toulouse

La manifestation est terminée dans les rues de Toulouse, mais les autorités, en grand nombre, veillent tout de même au grain. 18 000 personnes étaient présentes dans le cortège aujourd'hui, c'est plus que pour le 10 septembre, et malgré quelques micro-affrontements avec les forces de l'ordre, quasiment rien n'a été signalé contrairement à la semaine dernière. Aucun tag sur les commerces, pas de feu sur la voie publique. 

"Les manifestants ont défilé dans le calme, on va dire, pour une fois. On pensait que ça serait pire, mais grâce à la police qui était vraiment très présente, les choses se sont bien passées. Ils se sont placés devant notre magasin, donc c'est pour ça qu'on est rassurés. Si on avait vu que ça dégénérait, on aurait tout simplement baissé la grille, comme tout le monde", a déclaré Emilie, épicière, au micro d'Europe 1.

À Toulouse, la plupart des commerçants qui jonchaient le tracé de la manifestation ont fermé boutique par précaution. Pas de violence , mais parmi les points noirs de la journée, des manifestants ont été pris à partie à cause de leur drapeau français, ce qui a d'ailleurs causé un début d'affrontement au sein même du cortège.

Plus de 500.000 participants recensés par les autorités

D'après un bilan du ministère de l'Intérieur donné à 18 heures, un peu plus de 500.000 personnes ont participé à la manifestation du 18 septembre, dont 55.000 à Paris. Au moins 181 participants ont été interpellés, dont 31 dans la capitale. Onze forces de l'ordre ont été blessées au cours de la journée, alors que 700 actions sur la voie publique ont été constatées.

"Plus d'un million de personnes" dans la rue, selon la CGT

La CGT a décompté "plus d'un million de personnes" dans les rues, à Paris et en régions.

Des tensions éclatent dans le cortège parisien

Les premières échauffourées entre manifestants et policiers ont éclaté en fin de cortège à Paris, aux alentours de 16h30. "Une tentative de dégradation d'un commerce", a été observée sur le boulevard Voltaire, informe la préfecture de police. 

140 interpellations recensées en milieu d'après-midi, dont 21 à Paris

A 15h45, 140 interpellations ont été recensées, dont 21 à Paris, où le cortège avance en direction de la place de la Nation. Selon un premier bilan provisoire, 75 personnes sont actuellement en garde à vue, dont 16 à Paris. 

6.200 policiers et gendarmes sont également mobilisés sur l'ensemble de l’agglomération parisienne. 588 actions de mobilisations ont été comptabilisées partout en France.

Les lycées concernés débloqués

Le ministère de l'Intérieur a annoncé que tous les lycées touchés par des blocus ont été débloqués à 15h30. 

Des tensions éclatent à Rennes

La situation se tend dans la manifestation de Rennes. Une agence immobilière a été dégradée place de Bretagne. Les forces de l'ordre ont répliqué en utilisant des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants. Des tirs de mortiers sur des policiers sont également constatés.

Les journalistes qui couvrent le mouvement sont aussi l'objet de violences et de jets de projectiles par des participants qui ne souhaitent pas être filmés.

Le cortège parisien s'est élancé peu après 14 heures

La manifestation parisienne a débuté peu après 14 heures depuis la place de la Bastille pour aller en direction de Nation.

Environ 11.000 manifestants à la mi-journée

Selon les informations d'Europe 1, 11.000 manifestants étaient dénombrés dans les cortèges ce jeudi à 13 heures. À la mi-journée, les forces de l'ordre ont procédé à 94 interpellations en France dont 15 à Paris, où le cortège doit s'élancer aux environs de 14 heures. Aussi, 32 gardes à vue étaient en cours.

Un policier de la police nationale a légèrement été blessé. Au total, 476 actions - 341 sur la voie publique, 135 blocages - ont été notées par les services de police.

22 lycées bloqués ou partiellement bloqués en France 

Sur les 2.500 lycées en France, seuls 22 ont été bloqués ou partiellement bloqués ce jeudi matin.

Les policiers déjà sollicités en région parisienne 

En région parisienne, les forces de l'ordre ont été mobilisées pour lever le blocage de plusieurs dépôts de bus. Après plusieurs charges, les grévistes ont finalement évacué les lieux, tout comme les lycéens mobilisés dans l'est de la capitale.

À Marseille, la manifestation a commencé à 10h30

Au sein de la cité phocéenne, une manifestation qui réunit 15 000 personnes s'est élancée à 10h30 depuis le Vieux-Port avec de nombreux slogans appelant à bloquer le pays. Dans la foule, les drapeaux de la CGT sont de sortie, tout comme ceux de la Palestine très présents dans les cortèges partout en France. Le tout sous les yeux de force de l'ordre attentive aux moindres débordements.

À Toulouse, dans les gares, c'est "la pagaille"

À Toulouse, les usagers sont massés devant les panneaux d'affichage des trains, la SNCF a donc mis à disposition des agents qui renseignent les clients dont les trains sont annulés ou retardés. C'est le cas de Georges, parti de Tunisie, ce matin, et qui doit aller dans les Pyrénées. 

"Je suis parti de chez moi à 3 heures du matin. Il a fallu prendre un taxi, l'aéroport, après l'avion, arriver à Toulouse, puis j'apprends que c'est la grève générale. Il faut que j'aille en direction de Luchon", a déclaré Georges au micro d'Europe 1. Dans la Ville rose, les trams, les métros, les bus sont, depuis midi, très perturbés et les 25.000 manifestants attendus à 14 heures en centre-ville ne devraient rien arranger.

Des syndicalistes de SUD-Rail manifestent à Bercy

Une centaine de syndicalistes cheminots de SUD-Rail ont envahi la cour du ministère de l'Économie et des Finances à Paris. Ils ont également pénétré dans l'enceinte de la gare de Lyon à Paris, et ont mis le feu à des palettes. Selon les informations d'Europe 1, des tentatives de blocage de la fac de Tolbiac et du lycée Claude-Monnet ont aussi été recensées.

230 actions et 10.000 manifestants comptabilisés dans la matinée, selon Retailleau

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a précisé sur les coups de 11 heures que 230 actions ont été recensées partout en France ce jeudi matin, et 10.000 manifestants ont été comptabilisés. Pour le moment, d'après les informations d'Europe 1, à 10 heures, 58 arrestations ont eu lieu dont 11 à Paris. Selon Bruno Retailleau, les actions sont à ce stade "moins intenses que prévu".

Une vingtaine de blocages en début de matinée, deux personnes interpellées

Plus d'une soixantaine de blocages ou tentatives de blocages ont été signalés partout en France depuis le début de la journée. Deux personnes ont également été interpellées, selon un bilan provisoire. La circulation sur l'A57 est notamment partiellement ralentie au niveau de La-Valette-du-Var (Var).

Bruno Retailleau a passé ses troupes en revue tôt ce matin sur le périphérique parisien, porte d'Orléans. Un seul mot d'ordre, "être intraitable avec les bloqueurs", selon le locataire de la place Beauvau. La consigne est bien qu'aucun blocage ne se produise. "On sera intraitable, implacables. Les policiers et les gendarmes iront au contact, seront très mobiles pour ne supporter justement aucun désordre, aucune atteinte aux biens ni aux personnes", a expliqué le ministre démissionaire de l'Intérieur.

En Martinique, une vanne d'eau potable volontairement fermée

Un acte de sabotage a été commis cette nuit à La Trinité, en Martinique : une vanne d'eau potable a été volontairement fermée. Si la situation a été rapidement rétablie, 150.000 personnes ont été touchées.

"Nous sommes prêts pour affronter un évènement comme celui-là", affirme le directeur général de la police nationale

Invité ce mercredi matin de la grande interview Europe 1 - CNews, Louis Laugier, directeur général de la police nationale, a affirmé que les forces de l'ordre sont préparées face à de possibles débordements. "C'est une journée particulière qui peut générer de l'inquiétude", mais "un gros travail de préparation a été réalisé qui permet de se dire que nous sommes prêts pour affronter un évènement comme celui-ci", a assuré Louis Laugier.

En tout, 80.000 policiers et gendarmes sont mobilisés sur l'ensemble du territoire. "Un gros travail de préparation a été fait en amont, avec beaucoup d'effectifs consacrés à cette mission, mais également des effectifs préparés dans leur formation initiale dans la manière d'affronter ce genre de circonstances", a-t-il ajouté.

Des transports en commun perturbés

Métro, RER, tram... Les usagers sont appelés à prendre leurs précautions ce jeudi. L'impact le plus fort sera certainement dans les transports en commun en région parisienne pour les 10 millions de voyageurs quotidiens, puisque la RATP annonce un trafic très perturbé. A Paris, aucun métro, à l'exception des lignes automatiques (1, 4 et 14), ne circulera en dehors des heures de pointe (7h30-9h30 et 16h30-19h30).

sur le réseau SNCF, le trafic sera normal sur la ligne J et les trams 12 et 13. Sur le RER A, il faut prévoir 3 trains sur 4 aux heures de pointe et 2 trains sur 3 aux heures creuses. Concernant le RER C et les lignes K, L et V, il faut prévoir 2 trains sur 3. Sur les RER B et E, ainsi que sur les lignes H, N et U, il faut prévoir 1 train sur 2. Enfin, pour le RER D, il faut s'attendre à 1 train sur 2 entre Corbeil-Essonnes et Creil et entre Melun et Goussainville. La circulation sera également perturbée dans les transports publics à Reims, Rouen ou Caen. 

Les TGV plutôt épargnés, au grand dam des TER

Du côté des trains, la situation s'annonce partagée à l'échelle du pays. Ainsi, la SNCF a annoncé 9 TGV sur 10, 3 TER sur 5 et 1 train Intercités sur 2, avec de fortes disparités selon les lignes, le Paris-Clermont sera particulièrement touché. A Toulouse, près de la moitié des Intercités ne circulent pas, tout comme 30% des TER également.

Du côté des transports aériens, en revanche, la situation s'annonce quasi-normale.

L’Élysée fait profil bas

L'exécutif aborde cette journée du 18 septembre avec beaucoup d’attention. Pas question ni pour l’Élysée, ni pour Matignon, d’analyser cette journée d’action syndicale comme une formalité. "On suit" assure un proche d’Emmanuel Macron, tout en essayant de prendre ses distances. "C'est le gouvernement qui est en première ligne " explique-t-il. Autrement dit, à Sébastien Lecornu revient la mission de répondre à la colère la rue. Retrouvez notre article ici.

Les parents d'élèves contraints de s'adapter face à la grève du 18 septembre 

La journée de mobilisation devrait être très suivie ce jeudi dans le secteur public, notamment dans les écoles. À Marseille par exemple, plus de 50% des enseignants feront grève, sans compter les agents municipaux des cantines scolaires également mobilisés. Une journée noire pour les parents d'élèves. "J'ai posé un jour parce que ma mère ne peut pas me les récupérer et le papa ne peut pas poser deux jours, donc il a fallu que je me sacrifie. C'est un jour de congé perdu que j'aurais pu utiliser autrement", déplore Maria, maman de deux enfants.