Luca de Meo Renault Josep Lago / AFP 1:56
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Le nouveau patron de Renault a été désigné : il s'agit de l'italien Luca de Meo, actuellement patron de Seat en Italie, et qui va prendre ses nouvelles fonctions de directeur général de la marque au losange le 1er juillet. Issu du marketing, il va succéder à Carlos Ghosn, avec de nombreux défis à relever. 

Sa nomination à la tête de la direction générale de Renault a été décidée mardi. Le Conseil d'administration du constructeur automobile était convoqué mardi à 14 heures pour entériner la décision. C'est Luca de Meo, l'actuel patron de Seat en Italie, filiale de Volkswagen, qui a été choisi pour occuper le poste. Après les scandales liés à l'affaire Carlos Ghosn, le futur nouveau patron va devoir s'attaquer à plusieurs chantiers de taille afin de redresser un groupe en difficulté. 

Un homme issu du marketing

L'Italien de 52 ans est connu pour être un homme de marketing. Il a fait de la petite Fiat 500 une voiture très à la mode, numéro 1 chez les femmes. Pourtant, à l'origine, c'est une simple Panda. Les deux voitures sont fabriquées sur la même plateforme, et c'est grâce à un positionnement chic et premium que l'on vend une petite Panda relookée à un prix beaucoup plus cher, et ça marche partout en Europe. Luca de Meo est crédité pour avoir redressé Seat dont il a pris la direction en 2015, après avoir piloté le marketing et les ventes du constructeur allemand Audi. La marque espagnole, moribonde il y a quatre ans, a battu l'an dernier un record historique de ventes.

On attend de Luca de Meo, polyglotte et parfaitement francophone, qu'il mette en oeuvre les mêmes mécanismes pour aider le groupe Renault, positionné sur les petites voitures d'entrée de gamme, à accroître sa "désirabilité", à se repositionner sur du premium et à monter en gamme.  

Reconstruire le partenariat avec Nissan

Luca de Meo arrive surtout après Carlos Ghosn, en plein psychodrame autour de l'alliance Renault-Nissan. Son deuxième défi de taille, c'est de chasser le fantôme de Carlos Ghosn, qui hante l’alliance avec Nissan. Renault est au plus mal en Bourse. L'action a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis l'arrestation de Carlos Ghosn en novembre 2018, signe de la défiance des investisseurs après une année de crise entre le constructeur français et son allié Nissan.

Aussi, le couple Renault-Nissan a subi un traumatisme. Il doit se reconstruire pour négocier le virage de la voiture électrique. Cet épisode a ruiné la confiance entre Français et Japonais. Il faut surmonter cette trahison, car cette alliance est plus que jamais nécessaire pour négocier le virage vers l'électrique. Ni Renault, ni Nissan, n'ont les moyens de financer seul une nouvelle gamme électrique. La prochaine gamme de voiture électrique, Renault Nissan, sera donc commune. 

La prise de fonction de Luca de Meo ne sera pas immédiate, mais devra attendre le 1er juillet en raison du contrat qui le lie au groupe allemand Volkswagen. Les administrateurs de Renault avaient décidé en octobre de démettre de ses fonctions le directeur général Thierry Bolloré, dont les performances et le style de management, réputé autoritaire, étaient mis en cause. Depuis, la directrice financière Clotilde Delbos assurait l'intérim. Elle a été nommée directrice générale adjointe.