Renault : le directeur général Thierry Bolloré démis pour clore l'ère Ghosn

Le conseil d'administration de Renault a évincé vendredi Thierry Bolloré, le dauphin de Carlos Ghosn, l'ex-PDG de Renault.
Le conseil d'administration de Renault a évincé vendredi Thierry Bolloré, le dauphin de Carlos Ghosn, l'ex-PDG de Renault. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Le conseil d'administration de Renault a évincé vendredi Thierry Bolloré, le dauphin Carlos Ghosn, ex-PDG de Renault.

Nouvelle séquelle de l'affaire Carlos Ghosn, l'ex-PDG de Renault emporté par un scandale de malversations au Japon : le conseil d'administration du constructeur automobile français a écarté vendredi son dauphin Thierry Bolloré, jugeant nécessaire "un nouveau souffle" selon son président. À l'issue d'une réunion exceptionnelle, "le conseil d'administration a décidé de mettre un terme aux mandats de Directeur général" de Thierry Bolloré "avec effet immédiat", a indiqué le groupe au losange dans un communiqué. Pour assurer la transition, le conseil a désigné l'actuelle directrice financière Clotilde Delbos comme directrice générale par intérim.

"Problèmes de management"

Thierry Bolloré "était présent à la réunion et s'est exprimé". "On lui a reproché des problèmes de management et de performance", a expliqué à l'AFP une source proche du dossier, précisant qu'"aucun administrateur n'avait voté contre sa révocation", avec "très peu d'abstentions".

Le renvoi de Thierry Bolloré est pour le constructeur une façon de tourner la page de l'ère Carlos Ghosn, son ancien PDG déchu, qui attend son procès au Japon où il a été mis en examen et assigné à résidence pour de multiples malversations présumées. Carlos Ghosn avait fait de Thierry Bolloré son successeur présomptif. "Il arrive des moments où il est utile à une entreprise de retrouver un nouveau souffle, il n'y a rien de personnel", a cependant insisté le président du groupe, Jean-Dominique Senard, lors d'une conférence de presse au siège du groupe, à Boulogne-Billancourt, au sud-ouest de Paris.

Pas encore de successeur désigné

"Le renouveau de l'alliance (avec le japonais Nissan) était nécessaire", a-t-il martelé, précisant que les recherches d'un candidat pour remplacer Thierry Bolloré n'avaient pas encore commencé. Un peu plus tôt, devant quatre délégués syndicaux centraux de Renault, Jean-Dominique Senard avait justifié cette décision par "des problèmes de management, un manque de transversalité et une défiance de plus en plus importante du management intermédiaire", selon le délégué CFDT Franck Daoût.

Ce dont s'est défendu, dès jeudi soir, Thierry Bolloré dans un entretien au quotidien Les Échos, dénonçant "un coup de force inquiétant" et estimant qu'on lui faisait "peut-être" payer sa nomination comme directeur-général adjoint début 2018 "sur proposition de Carlos Ghosn".

Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire a, lui, assuré vendredi que l'État souhaitait que l'alliance entre Renault et Nissan "entre dans une nouvelle étape". "Nous souhaitons que l'alliance entre dans une nouvelle étape avec une stratégie industrielle qui soit claire pour faire face à des défis considérables comme le véhicule autonome et le véhicule électrique", a affirmé le ministre lors d'une brève déclaration à la presse.