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Clotilde Dumay, édité par Laura Laplaud
Avec sept millions de spectateurs au cinéma en septembre, les salles obscures ont connu leur plus faible résultat de fréquentation depuis 1980. Ajoutez à cela le prix du billet, deux fois plus cher qu'un abonnement à une plateforme de streaming, qui freine certains cinéphiles et vous obtiendrez un cocktail désastreux. Europe 1 s'est rendue au Majestic Passy à Paris.

Un peu plus de sept millions d’entrées en septembre dans les salles de cinéma… C’est le plus mauvais résultat enregistré pour ce mois depuis 1980 – excepté l’année 2020 marquée par le Covid-19. Depuis l’arrivée de l’épidémie, les salles obscures peinent à retrouver leur public. Et le prix du billet, deux fois plus cher qu'un abonnement à une plateforme de streaming, n'aide pas à reconquérir les cinéphiles. Europe 1 s'est rendue au Majestic Passy à Paris.

Les plateformes de streaming privilégiées au cinéma

Devant ce cinéma du 16e arrondissement, François lit, un peu hésitant, le résumé des films à l'affiche. Il ne vient pas souvent. "Je suis un peu flemmard, je regarde pas mal de films en VOD à la maison", explique-t-il.

Les plateformes de streaming, c'est aussi le plan B d'Alexandre, surtout vu le prix d'une place de cinéma. "À côté de chez moi, la place coûte 15 euros. Si je ne suis pas sûr que ça va être vraiment un film qui vaut le coup d'être vu au cinéma, je vais avoir tendance à attendre de le voir en VOD ou autre."

"Il y a une vraie cassure entre le cinéma et son public"

Des films qui valent le coup, il y en a assez peu, d'après Michèle. "J'adore le cinéma, mais en réalité, il y a peu de films qui m'intéressent, qui me donnent envie d'aller les voir."

Autant de raisons qui font que la fréquentation des salles de cinéma reste inférieure à la période pré-Covid : -15 à -20% pour les cinq établissements parisiens détenus par Sophie Dulac. "Il ne faut pas oublier que quand on a rouvert aussi, les distributeurs n'ont pas vraiment osé mettre de films porteurs. Donc, à part quelques cinéphiles encore seniors, je dirais, ou en tout cas un public de très gros blockbusters, les gens n'ont plus envie d'y aller. Il y a une vraie cassure entre le cinéma et son public", regrette-t-elle.

Sophie Dulac redoute l'arrivée de l'hiver et le plan de sobriété énergétique qui pourrait dissuader certains spectateurs de venir dans des salles trop peu chauffées. Face à cette situation, certains professionnels du secteur veulent mettre en place des états généraux du cinéma. Une première réunion est prévue ce jeudi, à l’Institut du Monde Arabe, à Paris.