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Elise Denjean, édité par Juline Garnier
Ils sont sur-représentés dans le chômage de longue durée. Les seniors sont au cœur d'un des sujets principaux de l'élection présidentielle : l'âge de départ à la retraite. Après 50 ans, difficile de retrouver un emploi. Alors qu'est-ce qui est mis en place et cela fonctionne-t-il ? Europe 1 fait le point.
ANALYSE

C'est un sujet qui revient sur le devant de la scène avec la proposition d'Emmanuel Macron de reporter l'âge légal de départ à la retraite : l'emploi des seniors. Et cette question : comment faire travailler les Français plus longtemps, alors que d'ores et déjà un peu moins de la moitié des seniors n'est plus en emploi à l'âge de le retraite ?

Ils sont sur-représentés dans les chiffres du chômage de longue durée et il faut savoir que peu de dispositifs ont été mis en place.

Des dispositifs inefficaces

Un plan d'emploi des seniors a été mené entre 2006 et 2010. Il devait notamment être adopté dans les entreprises de plus de 50 salariés sous peine de pénalités financières. Mais selon plusieurs spécialistes, la mise en œuvre de ce plan a été plutôt bâclée. Le résultat n'était donc pas au rendez-vous.

 

Quant aux CDD seniors, créés à cette période, ils n'ont bénéficié qu'à un "public très restreint" estime la Cour des comptes dans son rapport de 2019. Celle-ci parle même de manière assez claire d'un "abandon de la quasi-totalité des dispositifs en matière d’emploi des seniors".

Anticiper la fin de carrière

Globalement, le point commun des dispositifs mis en place, y compris les contrats de génération créés par François Hollande puis supprimés en 2017, c'est qu'ils arrivent trop tard selon Anne-Marie Guillemard, sociologue spécialiste des questions de vieillissement. 

"Tout ce qu'on a fait, c'était ciblé sur les plus de 50 ans. Ce n'est pas ce qu'il faut faire. Il faut cibler sur le parcours et donc anticiper dans la perspective de rendre le travail soutenable plus longtemps et de prolonger la vie active. Et donc ça suppose qu'il y ait eu de la prévention bien amont. De même pour l'entretien des compétences. Ce n'est pas à 50 ans qu'on va former des gens qui, faute de mobilité, sont restés dans le même emploi qui est, maintenant, en fin de vie, avec des compétences obsolètes", détaille l'experte.

 

Les deux clefs de voûte de l'employabilité des seniors sont donc la santé au travail pour leur permettre de travailler plus longtemps et la formation tout au long de la vie pour qu'ils restent attractifs. Deux éléments pour lesquels la prévention a été jusqu'ici complètement négligée. 

L'exemple de la Finlande

Pourtant, lorsque l'on fait le choix de prévenir plutôt que guérir, cela fonctionne. En Finlande par exemple, à la fin des années 1990, le pays a mis en place un grand plan national pour l'emploi des plus de 45 ans.

Celui-ci comprend plusieurs mesures et notamment la création d'une sorte de service public pour accompagner les entreprises à accueillir ou garder leurs seniors. Résultat : le pays a un taux d'emploi des 55-64 ans qui est passé de 35 à 70% aujourd'hui.