Croissance et emploi : l’INSEE anticipe des prévisions moins difficiles que prévues malgré l'instabilité politique
Le PIB pourrait progresser de 0,8 % cette année, porté par certains secteurs dynamiques. Mais la confiance reste faible et la consommation des ménages pourrait ralentir dans les prochains mois.
Croissance, consommation, emploi… L’INSEE anticipe des prochains mois moins difficiles que redouté, malgré le climat politique instable.
La situation économique de la France de 2025 est pleine de paradoxes. Le pays n'a pas de gouvernement pour la troisième fois depuis la dissolution de juin 2024 et sa note sera peut-être abaissée par l'agence Fitch dans la soirée de ce vendredi 12 septembre.
Pourtant, les prévisions publiées ce jeudi 11 septembre 2025 par l'INSEE, sont loin d'être toutes mauvaises. La croissance repart même à la hausse
La crise politique freine le redémarrage
Le PIB de la France devrait progresser de 0,8 % en 2025 alors que les prévisions tablaient sur 0,6% avant l'été. Mais l'INSEE, comme la Banque de France, anticipe un bon 3ème trimestre porté par des secteurs plutôt en verve comme l'agriculture, le tourisme, l'aéronautique ou encore le marché immobilier.
Même l'emploi résiste malgré les incertitudes de ces derniers mois et des prochains, avec une légère augmentation du taux de chômage estimée à 7,6% en fin d'année. Des indicateurs souvent dans le vert mais pas aidés par les décisions politiques selon Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO France.
"On regagne du pouvoir d'achat parce qu'on a un faible taux d'inflation, 1%, et on a une augmentation des salaires qui est plus rapide que le rythme de l'inflation et puis côté investissements, là aussi on a une baisse des taux d'intérêts. Dans un contexte où en terme de croissance, s'il n'y avait pas eu la crise politique, on aurait dû être autour de 1%. Finalement, on a une économie où les sous-jacents sont bons, qui ne demandent qu'à repartir mais c'est vraiment la crise politique qui empêche ce redémarrage de l'économie", détaille Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste chez BDO France.
Un redémarrage qui n'apparait pas envisageable à court terme selon l'INSEE tant la confiance est au plus bas. Le taux d'épargne atteindra des records alors que, logiquement, la consommation des ménages va continuer à ralentir.