Le stress ambiant peut provoquer chez les enfants de l'anorexie, de la boulimie, voire des idées suicidaires. 2:36
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Ugo Pascolo , modifié à
La présidente de la société française de pédiatrie, Christelle Gras-Le Guen, s'inquiète des effets d'un potentiel nouveau confinement sur la santé mentale des plus jeunes. Elle rappelle que cette dernière a déjà été fortement affectée ces derniers mois par les restrictions. Certains enfants sont allés jusqu'à avoir des idées suicidaires.
INTERVIEW

Elle tire la sonnette d'alarme. Alors que la situation sanitaire se dégrade de jour en jour en France, et que l'ombre d'un nouveau confinement menace certaines régions, la professeure Christelle Gras-Le Guen est inquiète. Selon la cheffe des urgences pédiatriques du CHU de Nantes, un nouveau tour de vis dans les restrictions menace la santé mentale des plus jeunes, déjà mise à mal par un an de coronavirus. "On observe depuis plusieurs mois une augmentation spectaculaire de la fréquentation des urgences concernant la santé mentale des enfants", confirme-t-elle.

Anorexie, boulimie, stress, idées suicidaires…

Des symptômes qui vont de l'anxiété à la dépression en passant par des idées noires, voire suicidaires. Des pensées très inhabituelles pour des enfants "qui peuvent être la combinaison de plusieurs facteurs", estime celle qui est également la présidente de la société française de pédiatrie. Mais la spécialiste pense "particulièrement à l'environnement familial de l'enfant". Un entourage qui peut être défaillant : "On a vu une flambée des violences intrafamiliales lors des confinements, mais aussi une morosité, une anxiété des parents qui rejaillit sur les enfants." Car ces derniers sont "des éponges" à émotion, rappelle-t-elle.

Ce stress quotidien peut avoir d'autres répercussions sur les plus jeunes, comme des symptômes anorexiques ou boulimiques. "Les symptômes peuvent être totalement différents selon les individus. Certains vont arrêter de manger, de dormir, avoir des troubles de la mémoire, de la concentration."

Tout faire pour "maintenir la vie sociale" des enfants

Dans ce contexte très difficile à vivre pour les enfants, Christelle Gras-Le Guen appelle à faire "tout ce qui pourrait être fait pour éviter, ou en tout cas limiter, les effets délétères" d'un possible nouveau confinement chez les enfants. Concrètement, la spécialiste affirme qu'il faut en particulier "maintenir la vie sociale" des enfants et leur fréquentation des lieux collectifs.