Le coronavirus sera-t-il reconnu comme maladie professionnelle ?

La reconnaissance du coronavirus comme maladie professionnelle a été promise aux soignants (photo d'illustration).
La reconnaissance du coronavirus comme maladie professionnelle a été promise aux soignants (photo d'illustration). © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
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Roland Perez
Les ministres de la Santé et de l'Intérieur ont demandé à ce que les soignants et les membres des forces de l'ordre touchés par l'épidémie puissent bénéficier de cette reconnaissance, tandis que l'Académie de médecine préconise qu'elle soit élargie à tous les travailleurs exerçant des activités indispensables pendant la crise sanitaire. 

Le coronavirus, bientôt reconnu maladie professionnelle ? Les voix allant dans ce sens se multiplient depuis le début de l'épidémie, qui a poussé la France à prendre des mesures de confinement exceptionnelles il y a maintenant plus de trois semaines. Europe 1 fait le point sur ce que l'on sait de ces potentielles reconnaissances et les différents secteurs qui pourraient être concernés. 

 

"C'est la moindre des choses"

C'est Olivier Véran, le ministre de la Santé, qui l'a évoqué le premier. "Aux soignants qui tombent malades, je le dis : le coronavirus sera systématiquement et automatiquement reconnu comme une maladie professionnelle et c'est la moindre des choses", a-t-il affirmé dès le 23 mars. Un engagement qui ne s'est pour l'instant pas encore traduit dans les textes. 

 

Autre membre du gouvernement favorable à cette reconnaissance pour les professions qui dépendent de lui : le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Cette semaine, il a formulé la même demande pour les policiers et gendarmes chargés d'assurer le respect du confinement et atteints par l'épidémie. "J'ai saisi le ministre de la Fonction publique, le ministre de la Santé et le ministre de l'Action et des Comptes publics pour que cette reconnaissance se traduise au plus vite", a-t-il précisé. 

La reconnaissance d'accidents du travail 

Mais l'Académie de médecine va plus loin : elle recommande que tous ceux qui ont été obligés de travailler car ils exercent dans un secteur considéré comme indispensable pendant cette période, qu'ils soient salariés ou indépendants, bénéficient de cette reconnaissance. Cela concernerait donc les brancardiers, les caissiers et caissières, les livreurs... 

 

 

A tout le moins, ils pourraient bénéficier de la reconnaissance d'accidents du travail, selon l'avocat Roland Perez, chroniqueur sur Europe 1. Puisqu'il n'existe pas de "tableau de maladie professionnelle" spécifique au coronavirus, l'Académie de médecine préconise en effet que les malades "puissent être déclarés (en) affection imputable au service pour les agents de l'Etat et des collectivité, en accident du travail pour les autres."