Le Bleuet de France, l'organisation qui accompagne les soldats blessés depuis la fin de la Première Guerre mondiale, célèbre ses 100 ans
Ce mardi 11 novembre, des commémorations sont organisées partout en France pour rendre hommage aux morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale. Aujourd'hui, l'organisation aide également les victimes d'attentats. Cette année a une connotation toute particulière pour les soldats : le Bleuet de France célèbre ses 100 ans.
Depuis 100 ans, le Bleuet de France accompagne les soldats blessés, leurs familles et les victimes d’attentats. Au total, ce sont 25.000 personnes qui bénéficient du soutien de ce fonds de dotation créé en 1920. Parmi eux, Emilien, un caporal-chef, qui souffre aujourd’hui de stress post-traumatique.
Il a participé à une quinzaine d’opérations extérieures au Mali, en Afghanistan, ou encore au Sénégal. Après plusieurs années en tant que caporal-chef, Emilien développe un stress post-traumatique, des troubles psychiatriques qui surviennent après un évènement traumatisant. Il est contraint de retourner vivre chez ses parents.
Venir en aide aux blessés de guerre
Du jour au lendemain, sa mère, Mauricette, adjointe au maire dans sa commune, a dû tout arrêter pour l’accompagner. "J’ai été une aidante et je n’ai pas été à la mairie presque pendant 1 an", raconte-t-elle, "je ne pouvais pas parce qu’il avait toujours besoin de moi, sans rien me demander mais il avait besoin d’une présence".
Le Bleuet de France leur vient alors en aide pour faire reconnaître le statut de blessé de guerre d’Emilien. "Ce sont eux qui m’ont dit ‘mais votre fils a le droit à une pension, il a le droit à quelque chose, il faut qu’on fasse tout ce qu’il faut’", détaille Mauricette au micro d’Europe 1.
Le rétablissement d’Emilien a pris du temps. Pendant 4 à 5 ans, il ne parle presque pas à ses parents. Aujourd’hui, il s’en est sorti. "Mon fils est sauvé, il a repris la musique. Ce matin il m’a appelé pour me dire qu’il avait peut-être trouvé un petit boulot, alors forcément j’ai explosé de joie", s’exclame Mauricette.
"Je vends le Bleuet de France dès que je peux"
C’est avant tout un soutien administratif et financier que Mauricette n’oublie pas. Depuis, elle est bénévole pour l’association, et est aujourd’hui déléguée départementale du Bleuet de France dans la région de Mérignac.
"Je tire mon chapeau à l’armée parce qu’ils se sont bien occupés de lui, j’ai une dette envers l’armée", explique-t-elle. Mauricette vend le petit Bleuet de France "dès que j’en ai l’occasion. Dès que je peux mettre ma table, ma nappe et mes kakémonos Bleuet de France, je vends !", poursuit-elle.
Aujourd’hui, Mauricette sera présente aux commémorations du 11 novembre avec un bleuet accroché à ses vêtements. Elle vendra la petite fleur bleue pour continuer de soutenir les soldats qui, comme son fils, sont revenus d’opérations blessés.
