Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye est attendu au rectorat de Créteil mardi matin. 1:38
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Louise Sallé, édité par Laura Laplaud , modifié à
Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye est attendu au rectorat de Créteil mardi matin. Une académie comme tant d'autres en pénurie de professeurs et les concours d'entrée sont loin d'avoir fait le plein. Un millier de contractuels vient d'être embauché. Des enseignants qui suivront une formation express de quatre jours avant la rentrée.

Comme dans de nombreuses académies, celle de Créteil a recruté récemment un nombre très conséquent de contractuels pour pallier la pénurie de professeurs. Plus de 1.000 enseignants pour le premier degré par exemple, non diplômés d'un master de l'enseignement, viennent d’être embauchés. Ils suivront une formation express de quatre jours à partir de jeudi. Pap Ndiaye se rend mardi matin dans cette académie où la situation est tendue à chaque rentrée scolaire mais se fait particulièrement sentir cette année. 

Peu de jeunes professeurs attirés

Pour cette rentrée, dans le département de Seine-Saint-Denis (qui dépend de l'académie de Créteil) par exemple, les enseignants contractuels représentent plus du double des enseignants stagiaires (bientôt diplômés d'un master de l'enseignement) dans le premier degré. Du jamais vu, même si l’académie de Créteil se retrouve souvent dans une situation délicate. Car Créteil attire peu de jeunes professeurs.

Louis Vatin y est professeur de mathématiques et président académique du Syndicat national des lycées et collèges. "On n'a pas l'habitude d'une rentrée qui se déroule comme sur des roulettes. On a l'habitude de trouver des postes vacants, des professeurs qui ne viennent pas. Cela peut être des démissions. Ça peut être des gens qui ont une affectation dans le supérieur", détaille-t-il.

"On veut un prof devant chaque enfant"

Les enfants pâtissent de cette pénurie. Les remplaçants sont ballotés de classes en classes au gré des besoins. Yohann Georget est parent d’une élève de neuf ans dans le Val-de-Marne : "Elle a eu 13 profs en tout dans l'année, avec des remplacements d'une journée, deux journées."

"Une enfant qui était très scolaire et qui est devenue réfractaire à l'école", confie le père. "Ça peut créer un problème psychologique chez l'enfant qui se répercute forcément chez nous, dans les familles. On a bien conscience que la rentrée va être compliquée. Pour pallier une grosse maladie, on va mettre des pansements, on va prendre des vacataires qui n'ont pas la formation. Nous, on ne veut pas un adulte devant chaque enfant. On veut un prof devant chaque enfant." 

D’après les syndicats, un professeur devant chaque classe à la rentrée est peut-être possible pour la première semaine de cours. Mais, aussi bien dans le premier que le second degré à Créteil, ce sera très difficile ensuite, dès qu’un arrêt maladie ou congé maternité se déclarera.