«Elle me reprochait de trop en faire sur Samuel Paty» : un enseignant dit avoir reçu des menaces de mort d'une mère de famille
Au micro de Christine Kelly sur Europe 1, Stéphane, professeur d'histoire-géographie, dit avoir subi des menaces de mort après avoir évoqué les commémorations autour de la mort de Samuel Paty. Selon lui, l'assassinat de cet enseignant a été "un point de bascule" ayant conduit ses collègues vers l'autocensure.
L'histoire-géographie est devenue une matière "dangereuse à enseigner". C'est en tout cas ce qu'affirme Stéphane, auditeur de l'émission Christine Kelly et vous. Lui-même professeur, il estime que certains sujets sont tout simplement impossibles à aborder dans certaines classes. Il raconte d'ailleurs en avoir fait l'amère expérience au moment d'évoquer la mort de Samuel Paty, ce professeur d'histoire décapité par un terroriste pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet. "Quand j'étais à Cognac, des menaces de mort ont été proférées à mon encontre par une mère de famille de confession musulmane parce qu'elle me reprochait de trop en faire sur les commémorations autour de la mort de Samuel Paty".
L'enseignant a même dû profiter d'une protection de la gendarmerie nationale. "Ça m'a sérieusement remis en question et je me suis dit que l'institution était ébranlée dans ses fondements. La mort de Samuel Paty a été un tournant, un point de bascule", estime Stéphane selon qui une majorité de ses collègues "s'autocensurent".
