Normales au sein d'un couple, et inévitables pendant le confinement, les disputes conjugales peuvent-elles mener jusqu'à une séparation ? C'est la question que se pose ce vendredi Tina, 37 ans, qui a vu les disputes s'enchaîner avec son compagnon ces dernières semaines, au point qu'il lui annonce vouloir la quitter une fois le confinement achevé. Troublée par cette annonce, elle se demande si elle doit la prendre au sérieux. Pour la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc, qui lui répond dans "Sans Rendez-vous" sur Europe 1, si le couple se portait bien avant le confinement, cela pourrait "être une maladresse".
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La question de Tina, 37 ans
Les tensions dans mon couple se sont accentuées pendant le confinement, l’autre soir mon mari m’a annoncé qu’il ne me supportait plus et qu’il comptait me quitter. Pensez-vous que je dois prendre ça au sérieux, ou va-t-il changer d’avis une fois cette période achevée ?
La réponse de Catherine Blanc
On n’arrive pas dans une période de confinement fou d’amour pour en ressortir exaspéré par l’autre avec la seule envie de le fuir. Je pense que c’est autre chose : ou on est simplement dans un temps d’exaspération d’être enfermé, et la partenaire se retrouve responsable de la souffrance de cet homme, ou ce couple était déjà en difficulté, et le confinement n’aura rien amélioré. C’est un peu stérile de se dire que 'je quitte maintenant', parce que c’est impossible, ce qui rend le moment encore plus désagréable.
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Plutôt que de le prendre sur lui, ou d’échanger avec elle pour réfléchir à la pérennité de la relation, dire cela ressemble à une maladresse ou un éclat d’une grande exaspération comme il y en a des tas dans tous les couples. C’est une phrase que l’on peut balancer quand trop c’est trop à l’intérieur de soi, mais pas nécessairement dans les faits.
Mais ce qui m’étonne dans la question de Tina, c’est qu’elle se demande si cela va se réparer avec l’éloignement : d’une certaine manière elle reste très passive et un peu pesante dans la relation. Si elle pense que c’est le manque d’espace qui est à l’origine de cette situation, elle ne lui en donne pas, elle n’est pas actrice de la relation.
On est peut-être un peu plus tatillon pendant le confinement, ne faudrait-il pas simplement lâcher prise sur les défauts de l’autre ?
Il faut se dire que ce confinement est un temps de partage de territoire, et de façon de fonctionner. Il ne peut pas y avoir un seul maître à bord tandis que l’autre s’y soustrait et perd son libre arbitre. Il a besoin de retrouver son élan et son désir. Ceci étant, entre lâcher prise et toujours tout laisser tomber, il y a une différence et cela peut représenter aussi un grand étouffement. Finalement, c’est un deal à trouver : que chacun ait son territoire à gérer. Et je doute fort que le confinement soit le bon départ d’une séparation, il faudra beaucoup d’organisation pour se quitter.