Incarcération de Nicolas Sarkozy : «Pour l'image de la France c'est déplorable», regrettent des Bordelais
Pour la première fois de l'Histoire de la Ve République, un ancien président a été incarcéré. Ce mardi Nicolas Sarkozy est entré à la prison de la Santé, suivi par un essaim de photographes et caméramans. Alors que leurs images ont fait le tour du monde, cette médiatisation est remise en question nombre de Français, encore sidérés.
C'est une première qui va marquer l'Histoire de la République. L'ancien chef de l'État, Nicolas Sarkozy, a été écroué ce mardi à la prison parisienne de la Santé. À peine incarcéré, l'ex-président a déposé une demande de remise en liberté sur laquelle la Cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer.
Une incarcération qui a largement été médiatisée. Du perron de sa maison aux portes de la Santé, l'ancien chef d'État a été suivi par une armada de journalistes et de badauds venus en soutien. Munis de caméras et appareils photos, ils ont tous immortalisé cette scène inédite qui interroge de nombreux Français, comme dans les rues de Bordeaux.
Un avant et un après
Nicolas Sarkozy a passé sa première nuit en prison. S'il devra resté incarcéré au minimum trois semaines, un délai pouvant s'étendre à plus d'un mois selon l'un de ses avocats Me Christophe Ingrain, pour de nombreux soutien c'est une nuit de trop.
"Ça s'est jamais vu. Il va être rapidement libéré à mon avis", selon une retraitée bordelaise pour qui, cette détention inédite d'un ancien président marquera un avant et un après. "Ça va avoir un impact", affirme-t-elle au micro d'Europe 1 en donnant pour exemples, "le regard à l'international, le regard sur les présidents de la République en général, sur les hommes de pouvoir".
De son côté Michel redoute l'impact de la médiatisation de l'événement. "Pour l'image de la France c'est un petit peu déplorable". Le Bordelais estime que "c'est peut-être pas une bonne idée de trop médiatiser", l'incarcération de Nicolas Sarkozy. Il aurait préféré que "ce soit beaucoup plus discret".
Et pour cause, le Girondais se demande si "ça méritait l'incarcération". Une question à laquelle il "n'en est pas sûr". Il affirme d'ailleurs que "si c'était un président d'un autre parti", il aurait "le même raisonnement". Un avis partagé par Valérie. "Moi ce qui me choque c'est qu'il a fait appel de la décision de justice et malgré tout, il est quand même incarcéré". "C'est ça qui n'est pas très normal", fustige-t-elle.
"Il paye peut-être forcément un peu pour les autres"
"Je n'ai plus confiance dans les politiques", tempête Olivier. Ancien électeur de Nicolas Sarkozy en 2007, il assure qu'aujourd'hui "il n'y a pas que lui qui a des dossiers". C'est pourquoi à ses yeux, "il fallait bien qu'un jour ou l'autre il y ait un homme politique de cette envergure qui aille en prison. Il paye peut-être forcément un peu pour les autres".
Un livreur qui passe non loin en a pour sa part, ras le bol de toutes ces histoires et de la politique. Sa décision est prise, désormais il ne regarde plus que des images de sport.
