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Antoine Terrel
Invité mercredi d'Europe 1, Pascal Brice a réagi aux déclarations d'Emmanuel Macron sur la question migratoire, à quelques jours de débats à l'Assemblée nationale et au Sénat. 
INTERVIEW

Emmanuel Macron en a fait un de ses chantiers prioritaires de la rentrée. À quelques jours du débat sur l'immigration programmé à l'Assemblée nationale et au Sénat, le président de la République multiplie les prises de parole sur la question migratoire. Lors d'un entretien exclusif accordé à Europe 1, il a déclaré que la France ne pouvait "pas accueillir tout le monde si elle veut accueillir bien". Invité mercredi d'Europe 1, l'ancien directeur général de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) revient sur les annonces du chef de l'État et estime qu'"il faut harmoniser les règles du droit d'asile au niveau européen". 

"Il faut des délais d'instruction plus courts"

Concernant la question du droit d'asile, "nous payons l'absence de règles européennes qui tiennent la route", estime-t-il, prenant l'exemple d'immigrés afghans arrivés en Allemagne en 2015. "Leur demande d'asile a été rejetée et comme il n'y a pas de règles européennes harmonisées, ces personnes arrivent en France où il faut recommencer l'instruction de la demande d'asile". Ainsi, pour mettre fin à ces dysfonctionnements, Pascal Brice appelle à "harmoniser les règles du droit d'asile au niveau européen". 

Plus globalement, l'ancien directeur général de l'Ofpra explique qu'il faut "bien mieux accueillir" les personnes en demande d'asile. Et de rappeler qu'"un demandeur d’asile sur deux est à la rue". "Il faut les héberger", réclame Pascal Brice, demandant également d'instruire les demandes d'asile "avec des délais d'instruction plus courts".

Des abus dans les recours à l'AME ? "Il faut les combattre"

Lors de ce futur débat sur l'immigration, un sujet particulièrement inflammable pourrait être au cœur des discussions : l'Aide médicale d'État. Plusieurs personnalités de droite et d'extrême droite réclament une suppression de cette aide permettant aux étrangers, y compris ceux en situation irrégulière, de se faire soigner. Au micro d'Europe 1, si Emmanuel Macron a estimé qu'une suppression de cette aide serait "ridicule", il a néanmoins estimé qu'il faudrait "évaluer" l'impact et le coût du dispositif, dénonçant "des excès".  Des abus dans les recours à l'AME ? "S'il y en a, il faut les combattre", répond Pascal Brice, appelant à ne "pas avoir de tabou".

Mais pour l'ancien directeur général de l'Ofpra, le vrai problème est que "nous sommes dans des politiques d’immigration qui conduisent des personnes à être dans l'illégalité". "Réécrivons les critères du droit au séjour pour que, lorsqu'on correspond au droit d’asile, à des besoins de l'économie, ou qu'on est dans des situations de détresse humanitaire absolue, alors on a droit au séjour, ou sinon on est reconduit."