Grève à la RATP : trois questions sur le télétravail

Beaucoup de salariés parisiens auront du mal à se rendre sur leur lieu de travail, vendredi (photo d'illustration).
Beaucoup de salariés parisiens auront du mal à se rendre sur leur lieu de travail, vendredi (photo d'illustration). © Pixabay / Creative commons
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La régie incite ses utilisateurs à "limiter aux maximum" leurs déplacements vendredi, en raison d'un mouvement social qui s'annonce très suivi. Pour les salariés parisiens, la situation pose à nouveau la question du télétravail. 
ON DÉCRYPTE

Le sujet revient sur le tapis les jours de grève, de neige, voire de canicule : lorsque les conditions sont extrêmement défavorables, voire ne permettent pas de se rendre jusqu'à son entreprise en un délai raisonnable, ne vaut-il mieux pas travailler de chez soi ? Avant un mouvement de grève très suivi vendredi, avec 10 lignes de métro totalement fermées, la RATP incite ainsi ses usagers à "limiter au maximum" leurs déplacements à Paris et en Île-de-France. De quoi pousser, peut-être, certains à franchir le cap du télétravail

En quoi cela consiste-t-il ? 

Pour les métiers qui le permettent, notamment dans le secteur tertiaire, le télétravail permet d'effectuer des journées de travail depuis un autre lieu que les locaux de l'entreprise, dans la limite de trois journées par semaine - généralement moins. Le salarié qui y recourt doit le faire de manière volontaire. 

La pratique est déjà bien installée dans certaines entreprises et administrations d’Île-de-France, comme au conseil régional, où 600 salariés pratiquent le télétravail. À l'échelle nationale, cela concerne 29% des salariés du privé, selon une étude réalisée au début de l'année par l'Ifop pour le groupe Malakoff Mederic.  

L'employeur est-il tenu d'accepter ? 

Sur le plan juridique, la mise en place du télétravail a été grandement simplifiée par les ordonnances Macron, en septembre 2017. Sa pratique régulière devait auparavant figurer dans le contrat de travail des salariés. Désormais, le législateur ne fait plus le distinguo entre une pratique régulière et occasionnelle, et réclame une simple formalisation de la démarche, par exemple par un mail entre le salarié et l'employeur. Les éventuels accidents survenus au domicile de l'employé peuvent alors être considérés comme des accidents du travail. 

Rien n'oblige légalement un employeur à accéder à la demande d'un salarié de télétravailler, mais toute décision de refus doit être motivée. Si les missions à effectuer s'y prêtent, ce droit existe donc sur le principe. 

Comment réussir à se concentrer depuis chez soi ?

"Il faut bien se connaître pour être en télétravail, car c'est le règle des 'auto' : il faut s'auto-motiver, s'auto-réguler..." prévenait Clément Roucher, directeur associé de Greenworking, un cabinet spécialisé dans cette pratique, interrogé par Europe 1 il y a quelques mois. À moyen terme, le télétravail pose aussi la question du lien social tissé au sein de l'entreprise. Mais ce risque est limité pour les recours ponctuels, comme cela peut-être le cas lors d'une journée de grève dans les transports. 

 

Pour les novices, il est conseillé de se préparer comme pour aller au bureau et de s'installer à une table, en ne restant pas en pyjama ou dans son lit, par exemple. "Si vous vous habillez pour le travail, vous vous prendrez plus au sérieux", souligne ainsi le site spécialisé WikiHow. De même, il faut essayer de se tenir à ses horaires habituels, sans se laisser distraire... ni "profiter" du calme de son domicile pour travailler davantage. En somme, le télétravail doit, au maximum, ressembler à une journée de travail normale.