EN DIRECT - Covid-19 : le nombre de patients en réanimation continue de baisser

La pression continue de baisser dans les services de réanimation.
La pression continue de baisser dans les services de réanimation. © Philippe LOPEZ / AFP
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Rémi Duchemin avec AFP , modifié à
Alors que la France célèbre depuis deux jours la réouverture des terrasses et des lieux de culture, le Premier ministre Jean Castex a annoncé l'ouverture de la vaccination à tous les majeurs à partir du 31 mai. Vendredi, une nouvelle baisse du nombre de patients en réanimation a été observée. L'application "StopCovid", devenue "TousAntiCovid", fait l'objet d'une enquête pour "favoritisme". Suivez l’évolution de la situation en direct.

La France est partiellement déconfinée depuis deux jours et le gouvernement a décidé de donner un net coup d’accélérateur à la campagne vaccinale contre le coronavirus. Le Premier ministre Jean Castex a ainsi annoncé jeudi que la vaccination serait ouverte à toutes les personnes majeures dès le 31 mai prochain, avec deux semaines d’avance. Vendredi soir, une nouvelle baisse du nombre de patients admis en soins critiques a été enregistrée. 3.631 malades du Covid-19 sont en réanimation, soit 138 de moins que la veille. 

Par ailleurs, le Parquet national financier (PNF) a ouvert en septembre une enquête préliminaire pour "favoritisme" après un signalement de l'association Anticor concernant le contrat de maintenance de l'application StopCovid, devenue depuis "TousAntiCovid". Suivez l’évolution de la situation en direct.

Les principales infos à retenir :

  • La pression poursuit sa décrue dans les services de soins critiques
  • L'application "StopCovid" fait l'objet d'une enquête du parquet national financier 
  • Tous les Français majeurs pourront se faire vacciner à partir du 31 mai
  • Les 16-18 ans pourraient également être inclus dans le plan de vaccination
  • Le vaccin réduit de 87% le risque d'être hospitalisé chez les plus de 75 ans, selon la première étude en vie réelle en France

Le nombre de patients en réanimation continue de baisser

Repassé mercredi sous la barre des 4.000, le nombre de personnes en soins critiques s'établit à 3.631 vendredi, contre 3.769 jeudi, selon les derniers chiffres quotidiens de l'agence sanitaire Santé publique France. Le nombre total de malades du Covid-19 hospitalisés s’élève à 20.209, contre 20.750 la veille. 111 décès ont été enregistrés à l’hôpital dans les dernières 24 heures. Au total, 108.466 personnes sont mortes du Covid en France depuis le début de l’épidémie.

StopCovid soupçonnée de favoritisme

Le Parquet national financier (PNF) a ouvert en septembre une enquête préliminaire pour "favoritisme" après un signalement de l'association Anticor concernant le contrat de maintenance de l'application StopCovid, devenue depuis "TousAntiCovid", a indiqué vendredi à l'AFP une source judiciaire. L'association anticorruption avait alerté le PNF au printemps 2020, estimant que la maintenance payante réalisée par la société Outscale, filiale de Dassault Systèmes, pour l'application lancée en juin 2020 aurait dû faire l'objet d'un appel d'offres. 

Le développement de l'application, annoncé pendant le premier confinement, a été présenté comme réalisé à titre gratuit par différentes entreprises privées, parmi lesquelles Dassault Systèmes, Capgemini, Orange ou Withings, mais son exploitation et sa maintenance ont fait l'objet d'une facturation pour un coût "entre 200.000 et 300.000 euros par mois", selon des révélations de L'Obs. Anticor estimait que "le choix de recourir à la société Outscale", filiale de Dassault Systèmes, "en tant qu'attributaire du marché de maintenance de l'application StopCovid n'a fait l'objet d'aucune procédure de passation de marché public", pourtant obligatoire pour un tel montant.

Un été "tranquille" si 5.000 cas au 15 juin, selon Arnaud Fontanet

Les Français pourraient passer "un été tranquille" si le nombre des cas du Covid-19 était en dessous de 5.000 au 15 juin, a estimé vendredi Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique. "Tandis que si on reste dans une zone de 10.000-15.000 cas par jour, là, on ne peut pas dire ce qui se passera pendant l'été parce qu'un variant de type indien qui arriverait en territoire français pourrait rendre la situation difficile", a-t-il poursuivi.

Le Pr Fontanet a en outre estimé qu'il était "trop tôt" pour laisser tomber le masque même pour les personnes vaccinées car cela encouragerait les autres de faire de même. "Il faut atteindre les 60% de vaccinés de la population générale, on commencera à entrer dans des zones beaucoup plus confortables", a-t-il dit.

Les 16-18 ans pourraient être vaccinés dès juin

L'ensemble des adolescents de 16 à 18 ans pourraient avoir droit aux vaccins contre le Covid-19 à partir de juin, a déclaré vendredi Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale. "Les 16-18 vont être vaccinés assez vite (...), courant juin cela sera faisable", a-t-il estimé sur BFM TV. "Le 31 mai, c'est les 18 (tous les majeurs pourront se faire vacciner sans condition à partir de cette date, ndlr), mais très vite après, je pense que les 16-18 seront également inclus", a-t-il ajouté. Cette mesure permettrait notamment d’aborder la rentrée de septembre plus sereinement.

Sans-abri : les 43.000 places d'hébergement ouvertes depuis la crise sanitaire, prolongées jusqu'à fin mars 2022 

Précipité par l'épidémie de Covid-19, l'effort sans précédent consenti pour aider les sans-abri va se prolonger pour dix mois au moins : le gouvernement a annoncé vendredi qu'il garderait les 43.000 places d'hébergement d'urgence créées depuis le premier confinement ouvertes jusqu'à fin mars 2022. "On ne remettra personne à la rue à l'issue de la trêve hivernale", exceptionnellement prolongée cette année jusqu'au 1er juin 2021, a expliqué le ministère du Logement à l'AFP, qui a décidé de "pérenniser" les places créées depuis un an "jusqu'à la fin du mois de mars 2022" au moins.

De quoi soulager les associations, qui craignaient un retour à la rue de ces 43.000 personnes hébergées en urgence, pour moitié grâce à des accords avec une hôtellerie en mal de touristes, afin de répondre à la situation inédite provoquée par le nouveau coronavirus et l'injonction faite à chacun de se confiner. Au total, plus de 200.000 sans domicile fixe sont actuellement hébergés dans des centres d'hébergement ou des hôtels. Maintenir les places créées depuis mars 2020 va coûter 690 millions d'euros, ce qui doit porter le budget annuel consacré à l'hébergement d'urgence à 2,9 milliards, selon le ministère.

La vaccination ouverte à tous les Français majeurs dès le 31 mai

La vaccination contre le Covid-19 sera ouverte à tous les adultes dès le lundi 31 mai, soit deux semaines avant la date initialement prévue, a indiqué jeudi le Premier ministre Jean Castex, lors d'un déplacement dans un centre de vaccination en Seine-Saint-Denis. Les professions prioritaires, publiques ou privées, dont les enseignants, policiers, gendarmes, caissières ou conducteurs de bus, seront pour leur part éligibles à la vaccination dès le 24 mai, a également annoncé le chef du gouvernement.

"Vacciner toujours davantage, encore : après avoir passé avec succès le seuil des 20 millions de primo-vaccinés samedi dernier, nous avons déjà un million et demi de personnes de plus, et donc le gouvernement a décidé - à la demande du président de la République - d'accélérer encore", a expliqué Jean Castex. Cette "accélération forte" est "permise par le fait que nous allons recevoir beaucoup de doses d'ici la fin du mois de juin, donc il faut que nous ayons un taux de vaccination le plus élevé possible et c'est à notre portée, grâce à la mobilisation qui ne faiblit pas dans les centres de vaccination", a souligné Jean Castex.

Le vaccin réduit de 87% le risque de formes graves chez les plus de 75 ans

L'efficacité de cette vaccination est confirmée par plusieurs études. La dernière en date, qui est aussi la première en vie réelle réalisée en France, conclut que cela réduit de 87% le risque de formes graves du Covid-19 chez les plus de 75 ans dès sept jours après l'injection de la deuxième dose. 

L'étude d'Epi-Phare associée avec l'Assurance maladie et l'Agence du médicament (ANSM), a porté sur plus de quatre millions de Français âgés de plus de 75 ans, vaccinés entre le 27 décembre 2020 et le 24 février 2021 (soit 89% du nombre total de personnes vaccinées sur cette période) et plus de 2,6 millions de personnes non vaccinées du même âge. Les deux populations ont été suivies pendant une durée médiane d'une quarantaine de jours.

Au moment de l'étude, les vaccinations dans ces catégories d'âge se faisaient avec des vaccins à ARNm. Parmi les vaccinés étudiés, 92% l'ont été avec le vaccin de Pfizer/BioNTech, précise l'étude. L'efficacité, c'est-à-dire la réduction du risque d'être hospitalisé pour Covid, est meilleure chez les moins âgés: elle est de 91% chez les 75-84 ans et de 81% chez les 85 ans et plus. D'après des "résultats préliminaires", la réduction du risque de décès par Covid-19 chez les vaccinés, sept jours après la 2e dose, est de 91%, selon les auteurs de l'étude.

Les anticorps persistent jusqu’à 13 mois après une infection

Les anticorps dirigés contre la protéine spike du virus du Covid-19 persistent "jusqu'à 13 mois après l'infection", selon une étude du CHU de Strasbourg (France) dévoilée jeudi, qui n'a pas encore été publiée dans une revue scientifique. Une étude italienne publiée début mai avait annoncé que les anticorps neutralisant le Covid-19 restaient dans le sang pendant au moins huit mois après une infection.

L'étude strasbourgeoise, conduite notamment par la biologiste Floriane Gallais et pilotée par la professeure Samira Fafi-Kremer, a suivi pendant plus d'un an 1.309 personnes, dont 393 avaient déjà contracté le Covid-19. Sur ce dernier groupe, "un an après l'infection, 97% des individus ont gardé leurs anticorps anti-S", dirigés contre la protéine spike, pointe à la surface du virus qui lui permet de s'attaquer aux cellules humaines, indique un communiqué du CHU. Les chercheurs calculent que le risque de contracter la maladie est "réduit de 96,7% chez les personnes anciennement infectées", grâce à "la persistance à long terme des anticorps anti-S".