Christophe Delacour 1:06
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Margaux Baralon
En pleine période de rentrée scolaire, la société française de pédiatrie se veut rassurante sur la gestion de l'épidémie de coronavirus à l'école. Son président, Christophe Delacour, préconise mardi sur Europe 1 de ne fermer une classe qu'à partir de trois cas identifiés de coronavirus.

Pour certains, c'est un retour devant le tableau noir pour la première fois depuis six mois. Des centaines de milliers d'enfants font leur rentrée cette semaine, dans une ambiance alourdie par la persistance de l'épidémie de coronavirus. Mais Christophe Delacour, ​président de la société française de pédiatrie, se veut rassurant. Personne ne devrait être traumatisé de revenir devant une enseignante masquée ou un instituteur qui se tient à distance. "Les enfants s'habituent très vite, ils ont un don d'adaptation bien meilleur que le nôtre. Les jeunes ont l'habitude, maintenant, de voir tous les adultes masqués. Ce ne sera pas un problème particulier pour eux."

"Pas d'indication pour fermer une classe pour un seul cas de coronavirus"

Faut-il s'attendre à ce que le coronavirus se déclare à l'école ? Là encore, Christophe Delacour nuance, même s'il n'exclut rien. "Il va y avoir des cas dans les classes", mais cela ne signifie pas qu'il faille s'alarmer pour autant. "Nos propositions, c'est que lorsqu'il n'y en a qu'un, cet élève doit être isolé pour qu'il guérisse. Mais à nos yeux, il n'y a pas d'indication pour fermer une classe pour un seul cas" de coronavirus.

Quand faudra-t-il donc songer à prendre des mesures plus drastiques ? "Il est possible qu'il y ait ponctuellement une fermeture de classe, mais seulement s'il y a au moins trois cas identifiés. La situation va se présenter mais devrait heureusement rester très rare." Christophe Delacour en veut pour preuve des "expériences menées aux États-Unis", où plus de 600 classes ont été observées. "Il y a eu des cas dans moins de 30 classes."

"Il faut rassurer" les enfants

Le président de la société française de pédiatrie rappelle que les enfants ne sont pas, comme on a pu le penser au début de l'épidémie, des "super-contaminateurs". "Le transmetteur numéro 1 de cette infection, c'est l'adulte. Les transmissions entre enfants, ou d'enfant à adulte, ne sont pas absentes mais très rares. Quand l'enfant s'infecte, le plus souvent c'est au niveau du domicile et non en collectivité", détaille Christophe Delacour. "En revanche, les enseignants doivent être conscients qu'ils sont potentiellement un risque pour les classes et qu'il est donc important de porter, et bien porter, le masque."

Et si votre enfant a peur avant de franchir de nouveau les portes de l'école, "il faut le rassurer, lui dire que cette rentrée va se faire en toute sécurité, que les enfants sont beaucoup moins exposés au Covid-19 que les adultes et que s'ils étaient infectés, cela ne prendra pas une ampleur plus grande qu'une autre maladie virale", conseille le spécialiste. "C'est surtout vrai que les enfants de maternelle et école primaire. Mais même au collège et au lycée, la maladie ne prend pas de forme sévère sauf exception."