Droits de douane : les vins français toujours pas fixés sur leur sort, les viticulteurs inquiets
L'Union européenne a décroché un accord à hauteur de 15% de droits de douane pour ses exportations vers les États-Unis. Et pour l'instant, les vins et spiritueux restent hors du deal.
Après des semaines de négociations, les États-Unis et l'Union européenne se sont mis d'accord, dimanche 27 juillet, sur de nouvelles règles concernant leurs échanges commerciaux. Si pour Donald Trump, il s’agit du "meilleur deal de tous les temps", le Premier ministre français François Bayrou a qualifié ce lundi 28 juillet de "jour sombre pour l’Europe", accusant l’Union européenne de s’être résignée face à la Maison blanche, dans un accord commercial profondément déséquilibré.
Les États-Unis, 10% du chiffre d'affaires de certains viticulteurs
Parmi les secteurs français concernés : l’automobile, le luxe ou encore le vin, même si sur ce point précis, l’accord est encore flou. Mais ette perspective inquiète forcément les viticulteurs.
Au domaine Jean Sipp à Ribeauvillé, une bouteille sur dix part vers les États-Unis. L’accord imposant un tarif de 15% sur la majorité des exportations européennes vers les États-Unis porterait un coup dur à l'entreprise. "C'est presque 10% de notre chiffre d’affaires, c’est quand même énorme ! Ce sont plusieurs dizaines de milliers d’euros de pertes, globalement entre 20.000 et 30.000 euros par an", indique la propriétaire du domaine, Céline Sipp.
"Avec le président américain, on ne sait jamais à quoi s'attendre"
La viticultrice, qui serait obligée de rogner sur ses marges, envisage aussi de se concentrer sur d’autres marchés à l’export notamment en Asie et en Australie. Mais 15%, c'est toujours mieux que les 30% tout d'abord évoqués, tente-t-elle de rester positive. "J’espère que cela n’impactera pas le marché. 15%, c'est plutôt une bonne nouvelle parce qu’avec le président américain, on ne sait jamais à quoi s'attendre", glisse-t-elle.
La viticultrice espère surtout que les vins seront finalement épargnés par ces surtaxes. "Nous, on serait les plus heureux si ça pouvait encore diminuer. Ce serait effectivement une très très bonne nouvelle", affirme-t-elle. Une décision concernant spécifiquement les vins et spiritueux devrait être prise dans les prochains jours.
