Le plan de déconfinement a été décidé par "des sachants parisiens", regrette un élu alsacien

Le Grand Est est en zone rouge (photo d'illustration)
Le Grand Est est en zone rouge (photo d'illustration) © AFP
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Ariel Guez
Invité d'Europe 1, le président du Bas-Rhin Frédéric Bierry est revenu sur le déconfinement annoncé au 11 mai en France. Il estime que son département "n'est pas suffisamment prêt pour assumer un déconfinement aussi large que ce qu’on nous propose", et regrette "des mesures uniformes", décidées par "des sachants parisiens". 
INTERVIEW

La mise en place du déconfinement, une décision parisienne ? C'est ce qu'avance le président du Conseil départemental du Bas-Rhin, Frédéric Bierry, au micro d'Europe 1 vendredi. Interrogé sur la levée progressive du confinement à partir du 11 mai, l'élu Les Républicains s'est montré très critique contre la stratégie globale adoptée par l'exécutif et les annonces faites par Édouard Philippe jeudi. "Une nouvelle fois, des sachants parisiens viennent avec des mesures uniformes pour l’ensemble des territoires sans tenir compte de la diversité de nos réalités", affirme Frédéric Bierry. 

"Une décision parisienne qui ne tient pas compte de la réalité sanitaire alsacienne"

En cause, la faible différence sur le protocole de sortie de crise entre les départements classés verts et ceux classés rouges, "minime", selon Frédéric Bierry. "Quand le Premier ministre avait annoncé qu’il y aurait des départements rouges et des départements verts, j’avais eu le sentiment qu’il avait entendu la différence de réalité sanitaire des territoires", relate le président du Bas-Rhin. "Dans les faits, quand je vois les propositions (...) C’est une décision parisienne qui ne tient pas compte de la réalité sanitaire alsacienne".

Pourtant, l'élu a pu discuter avec Édouard Philippe avant les annonces faites sur le déconfinement. "Un échange très constructif", se rappelle Frédéric Bierry. "Je pensais avoir été entendu, mais quand je vois qu’on propose les mêmes choses aux territoires rouges et aux territoires verts, c’est pour moi la non-prise en considération des réalités sanitaires qui sont différentes".

"La situation sanitaire reste grave sur le territoire"

"Sur le terrain, je travaille très bien avec la préfète, qui est au service de l’État. On est ensemble pour trouver des solutions", continue Frédéric Bierry, qui maintient que son département "n'est pas suffisamment prêt pour assumer un déconfinement aussi large que ce qu’on nous propose". 

Le président du Bas-Rhin l'assure : le déconfinement de son département à partir du 11 mai est "prématuré". "La situation sanitaire reste grave sur le territoire, avec un niveau de personnes hospitalisées et en réanimation qui reste important", justifie l'élu Les Républicains. "On a des équipes de santé qui ont fait un travail fabuleux, mais qui sont épuisées et qui ne pourraient pas affronter une deuxième vague", prévient-il, craignant qu'avec un déconfinement trop rapide, l'épidémie soit relancée. 

"Je considère qu’il faudrait qu’on ait un déconfinement moins rapide dans notre territoire, plus progressif, et plus adapté à la réalité locale", résume-t-il. Pour le département du Bas-Rhin, très atteint par le coronavirus, "le confinement doit rester de mise", plaide Frédéric Bierry.