Macron quoiqu'il en coûte 1:49
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Alexis Delafontaine et Maud Descamps, édité par Ugo Pascolo , modifié à
D'après l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), les mesures exceptionnelles prises en 2020 pour faire face au choc économique engendré par la crise du Covid-19 a permis d'éviter une vague de pauvreté en France. Le taux de pauvreté monétaire "serait" ainsi resté stable à 14,6%.

Un leitmotiv efficace. D'après l'"Estimation avancée du taux de pauvreté monétaire et des indicateurs d’inégalités" de l'Insee paru mercredi, la crise du Covid-19 n'a pas provoqué d'explosion de la pauvreté en 2020. Prudente, l'institution indique que le taux de pauvreté monétaire "serait" resté stable, avec 14,6% de la population percevant moins que le revenu médian, soit le même pourcentage qu'en 2019. Ce qui n'a pas empêché Bruno Le Maire de défendre son bilan devant les députés. 

"Nous avons éteint l'incendie économique"

"Nous avons massivement protégé les Français pendant la crise, massivement protéger les entreprises, massivement protéger les salariés. Nous avons également sauvé les entreprises de la faillite", a assuré le ministre de l'Économie. "Je le redis, nous avons aujourd'hui beaucoup moins de faillites que ce que nous avions avant la crise. Nous n'avons pas, comme je l'entends trop souvent, cramer la caisse", a-t-il ajouté en référence à la critique formulée par la candidate à l'investiture LR, Valérie Pécresse.

Et le ministre de conclure : "Nous avons éteint l'incendie économique. Je crois donc que la majorité peut être fière du choix économique qu'elle a fait il y a maintenant près de deux ans."

Un chiffre en trompe-l'œil ?

Mais pour Christophe Robert, de la Fondation Abbé Pierre, le taux de pauvreté stable de pauvreté monétaire en France est un chiffre en trompe-l'œil. "Ça veut dire que des mesures de protection ont pu éviter que de nouvelles personnes, de nouvelles familles ne tombent en dessous de ce seuil de pauvreté. Par contre, ça ne dit pas si les personnes qui étaient déjà en situation de pauvreté ne se sont pas enfoncées davantage", fait-il valoir au micro d'Europe 1.

"Tous ceux, par exemple, qui ont vu leurs ressources baisser sans être en dessous du seuil de pauvreté ou voient leurs dépenses augmenter […] se retrouvent en situation de pauvreté, ce qui n'est pas la même chose. Il y a un indicateur de pauvreté et il y a ensuite, par rapport à ce que les gens gagnent, ce qu'ils dépensent et qu'est ce qui leur reste pour vivre chaque jour. Et là, cet indicateur ne donne pas d'information", ajoute-t-il encore.