Covid-19 : pour les clubs de sport amateurs, le couvre-feu passe mal
Alors que le couvre-feu, de 21 heures à 6 heures, entre en vigueur samedi à minuit, les licenciés des clubs de sport sont privés de leur activité sportive quelques semaines après la rentrée. Face à cette situation, les dirigeants de clubs tentent de trouver des solutions, mais évoquent une véritable "situation de crise".
Le couvre-feu visant à lutter contre la propagation du Covid-19 entre en vigueur samedi à minuit. Pas de traitement de faveur pour les professionnels de l'hôtellerie-restauration et le secteur de la culture, mais pas de dérogation non plus pour le sport amateur. Vendredi matin, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, l'a annoncé : il faudra ranger chaussures à crampons, raquettes et gants de boxe avant 21 heures.
"Les dindons de la farce"
Lorsqu'il a déchaussé ses crampons, mardi soir, David était loin de se douter que ce serait sans doute l'une des dernières fois de l'automne. Son entraînement de football, son défouloir, à côté de Montpellier, a lieu de 19h30 à 21h30. Mais avec le couvre-feu, c'est terminé . "Pourquoi cet horaire-là ? Par exemple, pour qu'on n'a pas fait 22 heures ou 23 heures ? Ça changerait quoi au final ?", dénonce-t-il au micro d'Europe 1. "On se retrouve un peu les dindons de la farce. On est empêché de faire du sport à cause d'un horaire, je trouve ça aberrant."
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Un licencié sur quatre ne s'est pas réinscrit dans son club
Et en plus de la détresse des sportifs, il y a le casse tête des dirigeants de clubs. À la Salésienne, dans le 17ème arrondissement de Paris, où l'on pratique le tennis, le foot ou l'athlétisme, ce sont 30% des adhérents qui pourraient être impactés par le couvre-feu. Depuis mercredi, tous les permanents de l'association, dont le président Aymeric de Tilly, tentent d'inventer des solutions. "On est un peu en situation de crise", explique-t-il, évoquant une réorganisation totale sur les plannings et la gestion des professeurs. "On réfléchit à plusieurs options, pour essayer de voir si potentiellement il n'y a pas des créneaux tôt le matin, c'est du travail en plus pour essayer de sauver les meubles", poursuit-il. "On n'est pas loin du chaos".
Une nouvelle claque pour le sport amateur , après des mois compliqués et une rentrée désastreuse. Selon le Comité olympique et sportif, en raison de l'épidémie de coronavirus , un licencié sur quatre ne s'est pas réinscrit dans son club à la rentrée.