Covid-19 : pour les clubs de sport amateurs, le couvre-feu passe mal

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Selon le Comité olympique et sportif, en raison de l'épidémie de coronavirus, un licencié sur quatre ne s'est pas réinscrit dans son club à la rentrée. © Franck Fife, AFP
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Marguerite Lefebvre, édité par Pauline Rouquette
Alors que le couvre-feu, de 21 heures à 6 heures, entre en vigueur samedi à minuit, les licenciés des clubs de sport sont privés de leur activité sportive quelques semaines après la rentrée. Face à cette situation, les dirigeants de clubs tentent de trouver des solutions, mais évoquent une véritable "situation de crise".
REPORTAGE

Le couvre-feu visant à lutter contre la propagation du Covid-19 entre en vigueur samedi à minuit. Pas de traitement de faveur pour les professionnels de l'hôtellerie-restauration et le secteur de la culture, mais pas de dérogation non plus pour le sport amateur. Vendredi matin, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, l'a annoncé : il faudra ranger chaussures à crampons, raquettes et gants de boxe avant 21 heures.

"Les dindons de la farce"

Lorsqu'il a déchaussé ses crampons, mardi soir, David était loin de se douter que ce serait sans doute l'une des dernières fois de l'automne. Son entraînement de football, son défouloir, à côté de Montpellier, a lieu de 19h30 à 21h30. Mais avec le couvre-feu, c'est terminé. "Pourquoi cet horaire-là ? Par exemple, pour qu'on n'a pas fait 22 heures ou 23 heures ? Ça changerait quoi au final ?", dénonce-t-il au micro d'Europe 1. "On se retrouve un peu les dindons de la farce. On est empêché de faire du sport à cause d'un horaire, je trouve ça aberrant."

Un licencié sur quatre ne s'est pas réinscrit dans son club

Et en plus de la détresse des sportifs, il y a le casse tête des dirigeants de clubs. À la Salésienne, dans le 17ème arrondissement de Paris, où l'on pratique le tennis, le foot ou l'athlétisme, ce sont 30% des adhérents qui pourraient être impactés par le couvre-feu. Depuis mercredi, tous les permanents de l'association, dont le président Aymeric de Tilly, tentent d'inventer des solutions. "On est un peu en situation de crise", explique-t-il, évoquant une réorganisation totale sur les plannings et la gestion des professeurs. "On réfléchit à plusieurs options, pour essayer de voir si potentiellement il n'y a pas des créneaux tôt le matin, c'est du travail en plus pour essayer de sauver les meubles", poursuit-il. "On n'est pas loin du chaos".

Une nouvelle claque pour le sport amateur, après des mois compliqués et une rentrée désastreuse. Selon le Comité olympique et sportif, en raison de l'épidémie de coronavirus, un licencié sur quatre ne s'est pas réinscrit dans son club à la rentrée.