En cette deuxième année de crise sanitaire, les agriculteurs peinent à trouver des travailleurs saisonniers. (Illustration) 1:29
  • Copié
Benjamin Peter, édité par Laetitia Drevet
Pour la deuxième année consécutive, les agriculteurs peinent à recruter des saisonniers en vue des prochaines récoltes. Les travailleurs locaux ne répondent pas à l'appel et la crise sanitaire complique la venue des travailleurs étrangers. Certains producteurs ont drastiquement réduit leur volume de fruits et légumes. 
REPORTAGE

"Agriculteurs recherchent saisonniers". Alors que les récoltes se profilent à l'horizon, les producteurs peinent à trouver des bras pour ramasser fraises, tomates et autres fruits et légumes d'été. "On a devant nous toute la phase de plantation et d’entretien. Il nous faudra du renfort au moment de la récolte", explique Xavier Mas, agriculteur dans le Lot-et-Garonne. Problème : il n'arrive plus à attirer des travailleurs locaux et la crise sanitaire complique, pour la deuxième année d'affilée, l'arrivée de travailleurs étrangers

Comme tous les ans, Xavier Mas a déposé une annonce chez Pôle emploi, proposant six postes de saisonniers pour ramasser ses fraises. Il n'a trouvé personne et doit donc faire venir de la main d'œuvre marocaine. Cette année, c'est un vrai casse-tête administratif. "Il faut qu’ils fournissent un test PCR qui date de moins de 48 heures. Il faut aussi qu’on les confine ici pendant au moins sept jours. A la suite de ces sept jours, il faut qu’ils refassent un test PCR et que celui-ci soit négatif pour commencer à travailler", détaille-t-il. Il faut ajouter à tout cela les billets d'avion, à ses frais, pour les faire venir.

"C’est une misère de voir tout pourrir sans pouvoir ramasser"

A la FDSEA 47 - un syndicat agricole -, Emilie Etcheverry et Jacques Chapolard aident les agriculteurs à trouver des saisonniers, notamment en groupant les demandes. Mais ils constatent que beaucoup ont préféré renoncer cette année. "Un agriculteur en manque de main d’œuvre est vraiment désespéré. Il y a des producteurs de fraises qui se sont posé la question de replanter ou non cette année", affirme Emilie Etcheverry. 

Son collègue renchérit : "Certains ont décidé de ne planter que ce qu’ils pourraient récolter grâce à la main d’œuvre familiale, pour être sûr de tout ramasser. C’est une misère de voir tout pourrir alors qu’on ne peut pas ramasser." Ils regrettent que les locaux ne se répondent pas davantage à ces offres d'emplois, alors que le département a mis en place depuis l'année dernière la possibilité de cumuler RSA et emploi agricole.