Coronavirus : une infirmière dit avoir été contrainte de quitter son domicile, une enquête ouverte

L'infirmière affirme que ses propriétaires ont tout fait pour la faire partir avec sa famille. (photo d'illustration)
L'infirmière affirme que ses propriétaires ont tout fait pour la faire partir avec sa famille. (photo d'illustration) © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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avec AFP
Une enquête préliminaire a été ouverte après qu'une infirmière travaillant au CHU de Montpellier a affirmé avoir été contrainte de quitter son domicile à cause de ses propriétaires. Ces derniers étaient apeurés par l'idée d'être contaminés par le Covid-19.

Une enquête préliminaire a été ouverte après qu'une infirmière a dit avoir été contrainte de quitter son domicile, dans un petit village de l'Hérault, par son propriétaire qui craignait d'être contaminé par le coronavirus, a annoncé jeudi le parquet de Montpellier.

Contrainte de quitter son habitation 

Cette enquête préliminaire a été ouverte jeudi "afin d’établir si les conditions dans lesquelles cette personne a été amenée à quitter son domicile étaient susceptibles de recevoir une ou plusieurs qualifications pénales", a précisé le procureur de Montpellier, Fabrice Belargent dans un communiqué. Mardi, les gendarmes sont intervenus pour assister chez elle Mélina, infirmière anesthésiste du CHU de Montpellier, contrainte de quitter son habitation avec sa famille, a-t-il précisé. 

La soignante, âgée de 37 ans, occupait le rez-de-chaussée d’une maison dans le village de Montarnaud avec sa mère et son mari ainsi que ses deux enfants de 20 ans et 3 ans. 

Eau chaude coupée, pot d'échappement de la voiture "face à la fenêtre"

Dans une interview à La Gazette de Montpellier, l'infirmière a expliqué que ses propriétaires qui logent à l’étage, craignaient d’être contaminés par le Covid-19. Pour la forcer à quitter le logement, ses propriétaires lui auraient coupé l'eau chaude, l’électricité et l’antenne de télé, faisait beaucoup de bruit tôt le matin, et "mettaient le pot d'échappement de leur voiture" face à la fenêtre du logement, "pour que toute la fumée rentre", affirme-t-elle au micro d'Europe 1. Un comportement que Mélina juge "inacceptable et déplorable". 

La mère de famille a, depuis, été relogée dans un studio de Montpellier le temps du confinement. Son époux a trouvé refuge dans la maison de ses parents. Sa mère, elle, a du regagner la maison de retraite dans laquelle elle logeait avant le confinement. 

 

"Nous avons été saisi par le parquet pour évaluer la vulnérabilité de cette personne et de son entourage. Une juriste prend contact avec elle et nous pourrons proposer un suivi psychologique. C’est une situation nouvelle et dramatique", explique Joséphine Cesbron, présidente de France victimes 34.